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SAMEDI — SAMNITES

enseveli dans son sépulcre ce jour-là. Mais jeûner, faire maigre et s’agenouiller pour les prières, les autres samedis, était regardé comme une profanation du sabbat. Un écrit, attribué à saint Ignace, prétend même que jeûner ces samedis-là, c’est se faire meurtrier du Christ. Le concile Quinisexte, tenu in Trullo, à Constantinople (685) cite le 56 e canon des apôtres et le déclare obligatoire, même en décident, ou était élabli un usage contraire. — Mais quand deux fêtes se suivent ainsi sans intervalle chaque semaine, l’une d’elles doit amoindrir l’autre et finalement l’oblitérer. Peu à peu, le culte du samedi cessa d’être suivi par le peuple ; il ne garda sa place que dans les cérémonies de l’Eglise d’Orient, où il resta consacré par des offices analogues aux ollices du dimanche. Le peuple n’y assistait plus guère ; mais le respect de l’ancienne coutume subsista chez lui, traduit par une haineuse réprobation de ceux qui la profanaient, par le jeune, le maigre et les agenouillements. Ce sentiment fut une des principales causes du grand schisme d’Orient. A Rome, le samedi était devenu un jour de jeûne. Déjà au temps de Tertullien, il y avait des églises où l’on prolongeait parfois jusqu’au samedi le jeûne du vendredi, ("es jeûnes prolongés étaient fort en usage à la tin du iii c siècle. On rattache ordinairement à cette prolongation le jeune romain du samedi. Suivant l’abbé Duchesne (Origines du culte chrétien ; Paris, 188S1, in-8), le jeûne du vendredi aurait d’abord empiété sur le samedi. Puis, cette pratique avant été trouvée trop rigoureuse, on l’aurait remplacée par un autre jeûne ou semi-jeûne, distinct de celui du vendredi. (Juoi qu’il en soit, il est certain qu’à Home on ne célébrait point la liturgie eucharistique le samedi. — Même en Occident, on ne parvint jamais à introduire d’une manière générale le jeûne ordinaire du samedi, institué à Rome. A Milan, on ajoutait simplement au jeûne de la veille de Pâques le jeûne des samedis de carême. Dans les Gaules aussi, on se contenta de jeûner les samedis de carême, jours prescrits par les conciles d’Agde (506) et d’Orléans (541). Au temps de Charlemagne, il y avait encore pleine liberté pour les jeûnes du samedi. Mais plusieurs évêques travaillaient déjà à les importer en France, conformément à l’usage de l’Eglise de Rome, dont on recevait peu à peu les rites. Cet effort se prolongea pendant plus de cent cinquante années. Finalement, comme on n’osait point en imposer l’obligation au commun des tidéles, on se borna, en plusieurs conciles, à prescrire l’abstinence de chair le samedi. De là, l’ordonnance ainsi exprimée dans les Commandements rimes de l’Eglise :

Vendredi .’haie ne manderas

Ni samedi pareillement.

Toutefois, en son Histoire des fêles mobiles, Baillet cite des documents indiquant que l’abstinence des samedis n’était pas encore regue en toute la France, à la fin du xi 1 ’ siècle, et même que ce ne fut que vers la fin du xv e siècle qu’elle y devint générale. E.-H. Vou.et. SAMÉON. Coin, du dép. du Nord, arr. de Douai, cant. d’Orchies ; 1.292 hab.

SAMER. Ch.-l. de cant. du dép. du Pas-de-Calais, arr. de Boulogne-sur-Mer ; 2.16’c hab. Stat. du chem. de fer du Nord. Eglise du xv c siècle. Restes de l’abbaye bénédictine de Saint- Wulmer (vn e s.).

SAMEREY. Corn, du dép. de la Cote-d’Or, arr. de Beaune, cant. de Saint-Jean-de-Losne ; "200 hab. SAM ES. Com. du dép. des Basses-Pyrénées, arr. de Bayonne, cant. deBidache ; 811 hab.

SAMGAR (Hist. juive) (V. Juge, t. XXI, p. 245). SAMHA (Perse) ’(V. Khoramabad).

SAM-JOÂO das Duas-Barras (Comte de), général brésilien (V. Curado [Joaquim-Xavier]). SAMKHYA (Philos, hindoue) (V. Sankhya). SAMLAND. Pays allemand de Prusse (V. ce mot, t. XXVII, p. 87a), formant entre les lagunes du Frische Haff et du Kurische llaff une sorte de péninsule, bor-GRANDE ENCYCLOPÉDIE. — XXIX.

dée par la cote de l’ambre. L’évèché de Samland, créé en 1249 et subordonné à l’archevêché de Riga, s’étendait jusqu’au Niémen et aux sources du Pregel.il fut ensuite amoindri et réduit à deux districts séparés, celui du Samland et celui d’Insterburg. L’évèque résidait à Fischhausen ou à Kœnisgsberg. L’évèque Georg de Polentz se fit protestant (15ï23) et céda son évêché au duc Albert I" de Prusse (1525).

BniL. : Wœlky et Mendthal, Urhundenbuch des Bistums Samland ; Leipzig, 1871 et suiv. — Reusch, Saoen des preussischen Sarnlandes ; 2° éd., Kœnigsberg, 1863. SAM LÉ0P0LD0 (Vicomte de), homme d’Etat brésilien (V. FERNANDES PlNHEIRO).

SAMMACCHINI (Ora/.io), peintre italien, né à Bologne en 1532, mort en 1577. Élève, à ce qu’on croit, de Peli-sgrino Tibaldi, il étudia aussi de bonne heure les maîtres de la Lombardie, et il était déjà assez habile dans son art lorsqu’il se rendit à Rome et fut employé par Pie IV à la décoration de la chapelle Royale : dans le compartiment qui lui fut attribué, il représenta la Donation des biens de l’Eglise confirmée à Grégoire 11 //ar Luitprand, roi des Lombards. On loua fort l’habileté avec laquelle il s’était assimilé, dans cette peinture, la manière théâtrale qui était alors en faveur à Rome. De retour à Bologne, Sammacchini s’efforça de se créer une manière plus originale ; il compléta et mûrit son talent, et témoigna, dans maints ouvrages, d’une rare souplesse d’esprit etTde main. Hardi jusqu’à la témérité et vigoureux parfois à l’excès dans ses compositions murales, il lui arrivait, devant ses tableaux de chevalet, de montrer une recherche méticuleuse et d’une délicatesse qui confinait à la mièvrerie. Ses fresques de Sant’Abbondio, à Crémone, sont d’une exécution mâle et fière. En revanche, des retouches incessantes ont détérioré sa Purification de l’église Saint-Jacques, à Bologne. Sammacchini exécuta d’autres travaux importants à Santa Maria Maggiore, à San Francesco, aux Angeli, chez les religieuses de Sainte-Marguerite, au Collège espagnol, en un mot, dans presque toutes les églises et grands établissements religieux de sa ville natale. SAMMARÇOLLES.Com. du dép. de la Vienne, arr. et cant. de Loudun ; 686 hab.

SAMMERON. Com. du dép. de Seine-et-Marne, arr.de Meaux. cant. de La Ferté sous-Jouarre ; 45ri hab. SAM-MI RZA, biographe persan, né en 1517, fils de Chah-Ismaïl I ,r , fondateur de la dynastie des Cafavis. A l’âge de cinq ans, il fut envoyé à Hérat comme gouverneur de la prov. duKhoraçan, sous la tutelle de Dourmich Khan (1522) ; il y séjourna deux ans. En 1562, il se révolta contre son frère Chah-Tahniasp, fut jeté en prison et finalement mis à mort à l’avènement de Chah-Israail II, en 1576. Il a écrit, en 1550, sous le titre de Tuhfaï-Sami, une continuation du Tezkiré de Dauletchah contenant des notices sur les poètes persans de la fin du ix 1 ’ siècle de l’hégire et de la première moitié du x e . Bmsl. : Silveslre de Sacy, dans les Notices et Extraits, t. IV, p. 273. — Cli. Riiiu, Catalogue of the persian Mamtseripts, t. 1, p. 367.

SAMNITES (lat. Samnites). Peuple de la basse Italie célèbre par la résistance qu’il opposa à la dominalion romaine. Les Samnites appartenaient à la race sabellienne qui, partie du pays des Sabins, s’était répandue sur toute la moyenne et basse Italie ; ils parlaient un dialecte osque et habitaient primitivement la région comprise entre le Silaro au N., les Abruzv.es au S., arrosée par le Vulturne et sillonnée par les contreforts de l’Apennin. Mais ils dépassèrent rapidement ces limites et, dès le v e siècle, s’emparèrent du Bruttium et de la Lucanie. Leurs principales tribus étaient les Caudini, à l’O. de Maleventum (Bénévent), les Hirpini, entre ce district et l’Apulie ; plus au N., les Penlres, entre le haut Vulturne et le Sangrus, occupé par les Caraceni. Refoulant les Grecs du S., ils étaient engagés dans la conquête de la Campanie, lorsqu’ils se heurtèrent à Rome. Ils entrèrent en hostilité avec Rome pour n’avoir pas cédé à l’ultima- 26