Page:Grande Encyclopédie XXIX.djvu/413

Cette page n’a pas encore été corrigée

399 —

SAMARKANDE — SAMBLANCAY

Historique.- Si l’on en croit les historiens persansde l’antiquité antéislamique, Samarkande remonterait à l’époque la plus reculée, et aurait été fondée par Keï-Kaous, fils de Kei Kobad. Ils en l’ont également la capitale d’Afrasyab, le fameux roi de Touran, qui combattit durant de longues années contre les Iraniens. Enfin, les Arabes prétendent que son nom lui l’ut donné par un roi du Yémen qui aurait pénétré jusque dans ces parages au cours d’une grande guerre. Ces renseignements qui, d’ailleurs, ne sont pas absolument inconciliables, malgré leur étrangeté, résument tout ce que les Musulmans savent de l’histoire ancienne de Samarkande ; il est vraisemblable qu’à une très haute époque, cette ville fut le centre d’une civilisation iranienne différente de celle de Perse, et qui entra de bonne heure en lutte avec elle. Quoi qu’il eu soit, Alexandre le Grand trouva en 329 av. J.-C, ch.-l. de la Sagdrane, une ville nommée Maracanda, dont le nom est phonétiquement le même que celui de Samarkande, et dont les ruines sont à peu de distance du site de la ville actuelle. Un ne sait quel fut son rôle à l’époque gréco-bactrienne et même jusqu’à l’époque de l’Islam. En 711, Samarkande fut conquise, avec l’aide des Tibétains, par le général arabe Koteïba ibn Mouslim ; elle fut extrêmement prospère à l’époque des Samanides et des Kharezmiens. Elle fut ruinée de fond en comble quand Djengis Khan s’en empara en 1220 ; elle se releva cependant assez vite pour devenir la capitale de Timour (Tamerlan) et de ses descendants qui l’embellirent. En 1504, la ville tomba entre les mains des Uzbeks de Boukhara, et elle fut dès lors dévastée à intervalles réguliers par les hordes barbares qui, avant la conquête russe, erraient dans tout le Turkestan ; les annales chinoises racontent même qu’au xvin c siècle il ne restait plus qu’un seul habitant à Samarkande. Les Russes enlevèrent la ville aux Boukhares en mai 1808, et elle leur fut définitivement cédée par - l’émir de Boukhara au mois de juillet de la même année. E. Blocuet. Biiîl. : Lehmann, Reise nack Bucliura und Samarkand in den Jahren 1841. — Vamuery, Voyage d’un faux derviche ; Paris, 1873, p. 181, in-8. — Yakout, Modjem cl Bouldau.

SAMAROBRIVA (V. Amiens).

SAMARSKITE (Miner.) (V. Samaiuum).

SAMARY (Jeanne-Léonie -Pauline), actrice française, née à Neuilly le 4 mars 1857, morte à Paris le 18 sept. 1890. Petite— fille de Suzanne Brohan, elle entra au Conservatoire en 1871 (classe de Bressant) ; en 1875, elle obtint le premier prix de comédie et débuta à la Comédie-Erançaise le 24 aoù’ 1875, ou elle remplit avec le plus grand succès les rôles de grandes soubrettes du répertoire classique ; elle lit en outre nombre de créations dans les pièces nouvelles (Suzanne, Du Monde où l’on s’ennuie, de Pailleron, fut un de ses meilleurs rôles). Reçue sociétaire du Théâtre-Français le 1 er jauv 1879, elle épousa en nov. 1879 le financier Paul Lagarde. En 1890, on a fait paraître avec des images un livre écrit par elle pour ses enfants : les Gourmandises de Charlotte. ■ — Sa sœur ainée Marie (devenue dame Louis Esquies) a joué avec succès à rOdéon et au Vaudeville. — Son frère puiné Henri/, né à Paris en 1804, suivit au Conservatoire la chisse de Delaunay, remporta un premier prix (1883) et entra au Théâtre-Français.

SAMAS, prononcé souvent Savas, d’où le grec Saoç, nom assyrien du Soleil. Comme dieu, il était le fils du dieu de la Lune, Sin, et frère d’Anunit, la planète Vénus. Il est l’astre du jour, de la lumière, et le juge omniscient, sachant tout et découvrant tous les forfaits. SAMAS-ADAD I er fut gouverneur d’Assyrie vers 1900 av. J.-C.

SAMAS-ADAD II, roi d’Assyrie, lils de Salmanassarlll, régna de 861 à 847 av. J.-C. Il entreprit plusieurs campagnes en Médie et en Chaldée dont il a rendu compte dans une inscription gravée sur une très belle stèle conservée au Musée historique.

SAMATAN. Ch.-l. de tant, du dép. du Gers, arr. de Lombez ; 2.259 hab.

SAMA-VÉDA(V. Védà).

SAMAZAN. Coin, du dép. de Lot-et-Garonne, arr. de Marmande, cant. du Mas-d’Agenais ; 1.015 hab. SAMBAQU1S (Anthiop.) (V. Brésil, t. VII, p. 1087). SAMBAS. Ville du N. de l’île Je Bornéo, sur le lleuve de ce nom ; 10.000 hab. Un résident hollandais y a remplacé depuis 1823 les anciens sullans.

SAMBHAR. Lac salé de l’Inde (V. ce mot, t. XX, p. 072).

SAMBIASI (Francesco), jésuite et écrivain italien, né à Cosenza eu 1582, mort à Canton (Chine) en 1649. A peine entré dans la Compagnie de Jésus, il se voua aux missions étrangères (1002), alla aux Indes (1009) et en Chine (1612), où il travailla pendant trente- six ans à la conversion des indigènes. L’empereur de Chine le protégea et le nomma mandarin. Il fut enseveli à Macao. Il a écrit divers ouvrages en chinois.

SAMBIN. Corn, du dép. de Loir-et-Cher, arr. deBIois, cant. de Contres ; 920 hab.

SAMBLANCAY (Jacques de Beaune, baron de), vicomte de Tours, moitié 12 août 1527. Entré jeune dans l’administration du trésor royal, il était avant 1497 général des finances. Gouverneur de Touraine en 1517 (nouveau style, !, surintendant des finances le 27 janv. 1518 (nouveau style), il se laissa aller, pour obliger Louise de Savoie, mère du roi, à détourne)’ à son profit les sommes destinées à solder l’armée d’Italie ; celle-ci, laissée sans gage, fit mollement sou service, et le Milanais fut perdu. Samblançay, traduit en justice, fut condamné au gibet (9 août -1527), et exécuté trois jours après. On remarqua qu’il fut assez longtemps sur l’échelle fatale avant de se livrer au bourreau, comme espérant toujours recevoir sa grâce. Le célèbre quatrain, où Marot montre le surintendant « si ferme vieillard » devant la mort, semble donc à tout le moins une poétique déformation de la vérité historique, sinon une altération systématique, provoquée par de vieilles rancunes contre une magistrature qui, après avoir été dure à l’aventurier qu’il était, talent à part, se permettait aujourd’hui d’être sans pitié pour le raalversateur de haut parage qu’était la victime de Maillait, «juge d’enfer», et de ses collègues.

SAMBLANCAY ^ (Charlotte de Beaune-), baronne de Sauves, puis marquise de Noirmoutiers, arrière-petite-fille du précédent, née vers 1550, morte le 30 sept. 1017. Ce fut l’une des plus brillantes recrues de la galante milice, dont Catherine de Médicis appelait volontiers les charmes au secours de sa politique, et qui est restée connue sous le nom d’Eseadron volant. Mariée très jeune à Simon de Eizes, baron de Sauves, secrétaire d’Etat, elle entra deplain-pied dans la carrière où elle devait acquérir sa principale notoriété, à l’extrême fin du règne de Charles IX. Elle fut chargée par la reine mère de surveiller, sans trop y paraître, son gendre le roi de Navarre, et son fils le duc d’Alençon, enfermés au donjon de Vincennes pour participation au complot dit du Mardi gras 1574). Elle s’acquitta de sa tâche au mieux des désirs de sa maîtresse : des deux illustres complices elle fit concurremment ses amants et deux ennemis jurés, par surcroît, double circonstance à laquelle elle dut les révélations les plus utiles pour la politique intérieure du moment. Il serait difficile et après tout assez oiseux d’énumérer ses états de service. Retenons simplement l’activité qu’elle déploya pendant les conférences d’Etigny-lès-Sens, qui aboutirent à la paix de 1576, ainsi que le jugement d’un des assistants : « Elle étoit la plus accorte, la mieux parée et attifée ; aussi y avoit-il presse des plus grands àquil’accosteroil de plus près ». L’année 1583 est une de celles oii les documents nous la montrent se manifestant avec le plus d’éclat : elle courtise à la fois, et de très près, le duc de Guise, d’Avrilli (le favori du duc d’Alençon, dit maintenant le duc d’Anjou , lo duc d’Epernon, l’un des mignons