Page:Grande Encyclopédie XXIX.djvu/380

Cette page n’a pas encore été corrigée

SALMANASSAR — SALMERON

366 —

ans, porta ses armes à l’E., enMédie, soumit une partie de l’Arménie jusqu’au Pont-Euxin, ainsi que les pays orientaux de l’Asie Mineure. Comme ses prédécesseurs, la conquête de la Syrie le tenta dès sa sixième année, car le puissant roi de Damas, Hadad-ezer, le Ben-hadad de la Bible, avait réuni sous son égide douze princes de la Phénicie et de la Syrie, parmi lesquels le roi cite en toutes lettres Achab, roi d’Israël. Le monarque ninivite battit les alliés à Karkar, selon ce qu’il assure. Néanmoins, il ne s’aventura plus contre la Syrie, se contenta de harceler le successeur de Benhadad, îlazaêl, et de se vanter des tributs et des cadeaux que l’usurpateur Jéhu d’Israël lui envoya pour s’affermir sur son trône nouvellement acquis (887). Immédiatement après cette prétendue victoire de Karkar, Salmanassar s’était tourné vers le N. de l’Arménie et raconte, dans le texte de l’obélisque, qu’il avait gravé aux sources du Tigre une grande inscription à côté de celles que son père et son grand-père y avaient laissées. Longtemps après la lecture du texte de Nimroud, le consul anglais Jones Taylor, visitant les sources du Tigre, y trouva les inscriptions du père et du grand-père de Salmanassar et rapporta à Londres la stèle même de ce dernier. Mais jamais le roi de Ninive n’eut raison des Babyloniens, il ne réussit qu’à favoriser les prétendants qui lui étaient agréables. Après avoir été en campagne pendant trente ans, il fêta une espèce de jubilé, mais il fut bientôt attaqué par son fds Asur-dannin-abal qui, pendant cinq ans et jusqu’à la mort de Salmanassar, se maintint à Ninive et dans les villes principales de l’Assyrie , jusqu’à ce qu’un autre fils du roi Samas-Adad s’arrogeât le pouvoir et succédât à son père (864). Moins atrocement cruel que son père, ce roi porta la dévastation dans tous les pays avoisinants, tandis qu’il lit beaucoup d’œuvres architecturales dans l’Assyrie même. Aussi ses inscriptions sont-elles très nombreuses et rendent-elles un compte exact et détaillé de ses exploits et de ses constructions. Au point de vue artistique, il faut surtout citer les ouvrages en cuivre des portes de Balavat.

Salmanassar IV, successeur et peut-être fils d’Adadnirar DI et, dans ce cas, l’arrière-petit-lils du précédent, régna sur l’Assyrie de 830 à 819 av. J.-C. Nous n’avons aucun texte de lui, mais nous savons, parla liste des éponymes, qu’il guerroya surtout en Arménie pendant plusieurs années et qu’il attaqua Hadrach et Damas en Syrie. Si nous avions des documents émanant de ce roi, nous aurions sans doute quelques renseignements sur Amasias de Judas et Jéroboam II d’Israël, ses contemporains. Salmanassar V, d’une famille inconnue, succéda à Teglathphalasar III comme roi d’Assyrie, en 727 av. J.-C, et se maintint sur le trône jusqu’au mois de janv. 721. 11 est le seul roi de ce nom qui soit cité dans la Bibie, car il attaqua Hosée, roi d’Israël, et assiégea Samarie pendant trois ans. Il semble être mort avant que son successeur, qui peut-être lut rebelle, parvînt au trône dix jours après sa disparition. C’est Sargon qui se vante d’avoir pris Samarie, tandis que la chronique babylonienne, hostile à Saigon et à sa race, attribue le fait à Salmanassar, comme du reste fait le texte des Rois (n), qu’il est impossible d’expliquer autrement. Tous les textes provenant de ce roi on t été systématiquement dénaturés , et si nous n’avions pas la liste des éponymes et le document dit Chronique babylonienne, on pourrait, comme l’ont fait avant ces découvertes , Hincks et Sayce, supposer que Salmanassar et Sargon étaient une même personne. Pendant les cinq années que Salmanassar régna en Assyrie, un nommé I’ulé, cité par le canon de Ptolémée, l’ Ululai de la Liste des rois de Babylone, monta sur le trône à Babylone : il n’y a aucune raison, jusqu’à preuve directe du contraire, d’admettre l’identité de ces deux personnages ; il n’est pas probable que le canon de Ptolémée et la liste des rois aient substitué un nom obscur au nom illustre de Salmanassar, nommé toujours roi d’Assyrie. J. Oppert. SALMEGGIA (Enea), peintre italien, uéàBergame, mort en 1626. Il fut l’élève de Campi et de Procaccini, puis il s’établit à Rome. Il s’y consacra, durant quatorze années, à l’étude approfondie de Raphaël, qu’il s’adonna dès lors à imiter, avec toutes les ressources d’une habileté rare. Son Saint Victor, au couvent des Olivétains de Milan, son Jésus-Christ au jardin des Oliviers, et sa Flagellation, à l’église de la Passion de la même ville, son Jésus-Christ dans unegloire, àBergame, comptent parmi ses meilleures toiles. G. C.

SALMERON (Alphonse), jésuite, né à Tolède en 1515, mort en 1583. Il continuait à Paris les études qu’il avait commencées à l’Université d’Alcala-de-IIénarès , lorsque Ignace de Loyola lui inspira ses sentiments et l’associa à ses projets. Le 15 août 1534, dans la chapelle souterraine de Sainte-Marie, à Montmartre , ils firent avec Pierre Lefèvre, François Xavier, Jean Lainez, Nicolas-Alphonse, dit Bobadilla, et Simon Rodriguez, le vœu qui devait aboutir à la fondation de la Compagnie de Jésus. Une place considérable était réservée à Salmeron, dans les destinées de cette Compagnie. Dès 1541, une année précisément après la bulle Regimini militantis Ecclesiœ, qui en avait consacré l’institution, il fut envoyé en Irlande, par Paul III, avec Pasquier-Brouet, investis tous deux de toutes les prérogatives des nonciatures apostoliques. Us partirent avec des instructions écrites par Ignace de Loyola, résumant merveilleusement les conseils de ténacité en la poursuite du but et de souplesse en l’emploi des moyens qui devaient caractériser l’histoire de la conduite de leur ordre. Cette mission, dirigée contre le schisme organisé par Henri VIII, n’eut pour résultat immédiat que d’empirer l’oppression des Irlandais, mais elle sema parini eux, pour l’avenir, les germes de la résistance qui devait les inféoder à la haine de la Béformation et à l’obédience du Saint-Siège. — En 1543 et 1544, le pape employa Salmeron en Italie pour comprimer les levains d’hérésie qui y fermentaient, et pour redresser les mœurs du clergé, dont les désordres fournissaient aux réformateurs leurs plus puissants arguments. En 1545, Sa.lmeron fut nommé, avec Lainez, théologien du Saint-Siège, attaché aux légats qui devaient siéger au concile de Trente. II n’avait alors que trente et un ans ; Lainez, trente-quatre. Des instructions écrites d’Ignace de Loyola, très judicieuses, leur furent remises. En qualité d’orateurs du Saint-Siège, ils avaient le droit de prendre la parole les premiers. Après la mort de Paul III (10 nov. 1549), ils furent maintenus dans cette fonction par ses successeurs. Salmeron prit une part éminente aux travaux du concile jusqu’à sa clôture. Il y combattit la doctrine des réformateurs protestants et toutes les concessions proposées pour les gagner. Avec la même habileté, il défendit toutes les prétentions de la papauté, notamment la subordination des puissances temporelles à l’autorité spirituelle, même le droit de condamner à mort les mauvais princes. — Vers 1566, Pie V ayant institué un ollîce de prédicateur du pape, Salmeron eu fut le premier titulaire. Dans les dernières années de sa vie, retiré à Naples, comme provincial, il composa sur le Nouveau Testament un commentaire qui ne comprend pas moins de 16 vol. in-fol. (Madrid et Mantoue, 1597 ; Brixen, 1601). E.-H. Vollet.

Bibl. : Ribadeneira, Vila Sulmeronis ; Madrid, 1592. SALMERON y alonso (Nicolas), homme politique et philosophe espagnol, né à Alhama la Seca (Almeria) le 10 avr. 1838. Il fit ses études à l’Université de Grenade, et se fit connaître bientôt à Madrid comme journaliste dans la Discusién et la Demovracia, comme orateur à l’Ateneo, et comme philosophe dans l’entourage du célèbre professeur Sanz del Rio. Ses idées démocratiques l’avaient rendu suspect au gouvernement, et il fut mis en prison en 1867 comme membre d’un comité qui travaillait secrètement à Madrid. Auparavant, il était entré à l’Université comme professeur auxiliaire à la Faculté de philosophie et lettres. La révolution de 1868 trouva Sa mérou à Almeria, àpeine sorti d’une grave maladie . Rentré