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SALLE — SALLELLES

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lade et la Salle. Le premier est ainsi appelé « parce qu’en la salade se mêlent plusieurs lionnes herbes » et par allusion à son nom ; il est dédié à son premier élève, Jean de Calabre ; c’est là que se trouve le récit de son curieux voyage au mont de la Sibylle (près de Norcia) ; le second, dont le titre fait aussi allusion à son nom, fut écrit en 4451 et dédié au comte de Saint-Pol. Mais sa véritable gloire est d’avoir introduit en Erance la « novelle » italienne et le roman de mœurs. Le style alerte et vif des trois ouvrages que nous allons citer fait un singulier contraste avec la lourde et pompeuse emphase des autres écrivains de l’école bourguignonne. l’Histoire et plaisante chronique du petit Jehan de Saintré et de la jeune dame des Belles Cousines de France (dédié à Jean de Calabre, 1459) est une sorte de roman historique à visées pédagogiques (le héros est un sénéchal d’Anjou qui combattit à Poitiers et mourut en 1368) : l’auteur se propose d’y tracer le portrait idéal du chevalier ; les enseignements religieux, moraux et courtois, donnés au jeune écuyer par la dame des Belles Cousines, ainsi que les prouesses guerrières, y tiennent une grande place ; mais toute cette partie parait singulièrement froide et factice à côté de l’autre, toute ironique et réaliste, où sont dépeintes les faiblesses de la noble éducatrice du petit Jean (un prototype de Chérubin) et les ripailles de « dan Abbé » : ce lélémaque se termine en véritable fableau. Plus licencieux encore est le recueil des Cent Nouvelles Nouvelles qu’on a parfois attribué à Louis XI ; il est tout entier d’Antoine de La Salle, qui le composa, comme l’ouvrage précédent, au château de Genappe(vers 4491) pour l’amusement do la cour de Bourgogne. C’est une libre imitalion du Ddcameron, où, à côté de nouvelles d’origine inconnue ou relatant des faits réels, l’auteur en a inséré quelques-unes empruntées aux conteurs italiens, notamment à Sacchetti. Ces nouvelles sont mises dans la bouche des principaux personnages de la cour, le comte de Saint-Pol, Philippe Pot, le comte de Charolais et le dauphin, qui devait bientôt être Louis XI (de là l’erreur signalée plus haut) ; 1’ « acteur » ou « rédacteur » est Antoine de La Salle lui-même. Les Quinze Joyes de mariage (antérieur à 4461) empruntent leur titre et leur cadre aune prière très répandue alors, les Quinze Joies de Noire-Dame. C’est une sorte de litanie sur les tracas du ménage, où revient périodiquement le désespérant refrain : « Ainsi usera sa vie en languissant toujours et finira misérablement ses jours ». Ce livre est un chef-d’œuvre de bonhomie narquoise et de fine ironie ; par la part de vérité générale et humaine qu’il contient et le naturel du style, il est vraiment classique. Antoine de La Salle ne s’y est pas nommé, mais il parait bien se désigner dans l’acrostiche final. Génin a voulu voir dans Antoine de La Salle l’auteur de la farce de Pathelin, mais c’est une hyphothèse dénuée de tout fondement. La Salade a été imprimée au moins deux fois au xvi c siècle (Paris, 4524 et 4527, in— fol. goth.) ; la Salle est encore inédite, Legrand d’Aussy en a publié quelques extraits (dans Notices et Extraits des manuscrits de la Bibliothèque nationale, V, 392). Les trois autres ouvrages ont eu d’innombrables éditions. Les plus anciennes des Quinze Joies du petit ’Jehan et des Cent Nouvelles sont respectivement de 1480 (env.), 4547 et 1480. Les meilleures éditions modernes sont : pour le premier ouvrage, celles de Janet (Bibl. elzév. 4853)j ; pour le second, de J.-M. Guichard (Paris, 1843) ; pour le troisième, de Th. Wright (Bibl. el c, 1858). A. Jeanroy.

Bibl. : Du Verdier, Bibl. franc., III, MO. — Magnin, Journal des savants, 1855-6. — Aubry, Bulletin du bouquiniste, 1859. — L. Stern, Versucli ùber Antoine de La Salle, dans A rchiv. fur das Studium der neueren Sprachen, t. XLVI. — W. Sœderjiielm, Antoine de La Salle et la légende de Tannhœuser, dans Mémoires de la Société néo-philologique d’IIelsingfors. 1897, t. II. — G. Paris, dans Revue de Paris, 15 dé’c. 1897 et 15 mars 1898. SALLE (Gavelieb de La), voyageur français (V. Cayelier de La Salle) .

SALLE (Jean-Baptiste-Louis-Nicolas), comédien français, né à Troyes en 1669, mort à Paris en 1706. Fils d’un avocat, il joua à Rouen (1697), Varsovie (1608), à la Comédie-Française (1701), où son succès fut très vif dans les rôles les plus variés du répertoire tragique et comique.

Sa femme, née Françoise Thoury, morte à Saint-Germain-en-Laye en 1745, l’épousa en province où elle chantait l’opéra, et fut engagée à la Comédie-Française de 1704 à 1724.

SALLE, danseuse du xvm e siècle, protégée de Voltaire qui la fit engager à Londres (1730), puis à l’Opéra de Paris (1737) et lui fit une réputation considérable. SALLE (Jacques-Antoine), jurisconsulte français, né à Paris le 4 juin 4742, mort à Paris le 44 oct. 4778. Il fut l’auteur de remarquables ouvrages : Esprit des ordonnances de Louis XV (4752, 3 vol. in-12) et Esprit des ordonnances de Louis XIV (1758, 2 vol. in-4), etc. SALLE (Jean-Baptiste de La) (V. Ecoles chrétiennes). SALLE (Jean-Baptiste), homme politique français, né à Vézelize (Meurthe-et-Moselle) le 28 nov. 1759, exécuté àBordeaux le 20 juin 1794. Fils d’un marchand, il exerçait la médecine lorsque commença la Révolution. Il fut élu député du tiers par le bailliage de Nancy. Il eut à soigner plusieurs de ses collègues blessés par la chute d’une tribune dans la salle de l’archevêché où la Constituante s’installa provisoirement après les journées d’octobre. Il parla contre le veto absolu, contre les partisans de deux Chambres, pour l’inviolabilité de la personne du roi. Pendant la session de la Législative, il fut un des administrateurs du dép. de la Meurthe. Élu le premier de la liste de ce département à la Convention, il se lia plus particulièrement avec Louvet et devint un des orateurs les plus écoutés du parti girondin (V. ce mot). C’est lui qui, dans le procès de Louis XVI, proposa l’expédient de l’appel au peuple (27 nov. 1792), qui échoua devant l’Assemblée. Il vota pour la détention du roi jusqu’à la paix. Décrété d’accusation après le 2 juin 1793, mis hors la loi le 28 juil., il tenta, de concert avec ses amis, de soulever la Normandie, puis se réfugia près Bordeaux, à Saint-Emilion, ou le père de son collègue Guadet le cacha dans son grenier. Il y écrivit une tragédie, Cliarlotte Corday. Il fut découvert le 19 juin 1791, condamné à mort le jour même et guillotiné le lendemain. H. Monin.

Bibl. : V. Girondin, Louvet.

SALLE de Choux (Etienne-François-Xavier), homme politique français, né à Bourges le 13 mars 1754, mort à Bourges le 29 déc. 1832. Avocat au barreau de cette ville en 1789, il fut député aux Etats généraux par le tiers état du bailliage du Berry. Il signa la déclaration et le serment du Jeu de paume ; il proposa (janv. 1790) de priver les moines des droits civiques ; il défendit contre les rigueurs du ministre de la guerre La Tour du Pin les cavaliers du Royal-Champagne qui s’étaient, à Hesdin. mutinés contre leurs chefs. 11 travailla surtout au Comité ecclésiastique. Il ne reparut dans la vie publique que sous le Consulat, comme président du tribunal d’appel de Bourges. Baron d’Empire en 1810, premier président à la cour impériale en 1811, il ne fut révoqué ou déplacé ni par la Restauration, ni par le gouvernement de Juillet. SALLEBŒUF. Com. du dép. de la Gironde, arr. de Bordeaux, cant. de Créon ; 639 hab.

SALLÈDES. Com. du dép. du Puy-de-Dôme, arr. de Clermont-Ferrand, cant. de Vic-le-Comte ; 1.035 hab. SALLÈLES-Cadardès. Com. du dép. de l’Aude, arr. de Carcassonne, cant. de Conques ; 152 hab. SALLÈLES-d’Aide. Com. du dép. de l’Aude, arr. de Narbonne, cant. deGiuestas ; 2.263 hab. Stat. duchem. de fer du Midi. Raffinerie de soufre et fabr. de produits chimiques.

SALLELLES (Les). Com. du dép. de l’Ardèche, arr. de Largentière, cant. des Vans ; 448 hab.