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SALADIN — SALAI

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suite de ce succès, il entra à Jérusalem, enleva Ascalon, Saint-Jean- d’Acre, Saïda, Beyrouth et la majeure partie du N. de la Syrie. L’Occident s’émut et expédia la troisième croisade. Les troupes de Philippe-Auguste et de Richard Cœur de Lion reprirent Acre, Césarée et JaOFa. Une trêve fut conclue en 1192, et peu après mourait Saladin i|ui fut enterré à Damas. Ses tils se partagèrent son vaste royaume : el-Afdal régna à Damas, el-Aziz au Caire, ez-Zahir à Alep. Mais bientôt Saif-eddin al-Adil (le Safadin des croisés), frère de Saladin, qui dominait en Mésopotamie, supplanta ses neveux à Damas et au Caire. La valeur guerrière de Saladin unie à ses vertus de piété et de justice lui assurèrent jusque dans les pays chrétiens une éclatante renommée qui le rendit aussi populaire que son rival le plus redouté, Richard Cœur de Lion. Les récits fabuleux sur le destructeur du royaume de Jérusalem occupent une place importante à l’aurore de notre littérature. Les plus anciens sont empreints de malveillance : le fameux sultan aurait dû sa situation aux faveurs d’une femme de Nour-eddin .Mais bientôt la légende devient sympathique. ( )n célèbre ses vertus, les prêtres vantent sa générosité, son admiration pour les croisés, ses adversaires ; on prétend qu’il se fit armer chevalier. A partir du xm c siècle, on explique très nettement que Saladin fut frappé de la beauté du culte chrétien et de l’excellence de la religion chrétienne, mais qu’il en fut détourné par le spectacle des moeurs des prêtres et particulièrement des prélats. « Les récits des visites de Saladin aux chrétiens, dit Gaston Paris, deviennent ainsi des espèces de Lettres persanes, oii, tout en exaltant la religion chrétienne, on fait critiquer par le Sarrasin certains abus auxquels elle donne lieu ou certaines négligences de la paît de ceux qui devraient le mieux la pratiquer. » Le héros Saladin — à qui l’on finit par trouver une origine française (la famille dePonthieu) et que l’on fait même venir en France — fournit la matière d’une série de romans qui se poursuit du xin L ’ au xv 1 ’ siècle. Au xm e siècle, on appelait Pus Salhadin une peinture dont on ornait volontiers les « salles » des châteaux et qui représentait une douzaine de chevaliers dont Richard Cœur de Lion, arrêtant dans un défilé ou //as toute une armée sarrasine. R. Dussauu. Bibl. : Baiia-addin Ibn Chaddad, Annawadir as-soultaniy y a. (Anecdotes et beaux traits île la vie de Saladin), dans Historiens orientaux des Croisades, t. III. — Chihab aduin, dit Abou Chama, Kitab ar-r&udàtain (Histoire de Nour-eddin et de Saladin), dans Historiens orient . des Croisades, t. IV. — Hartwig Diïrenbourg, Vie d’Ousâma. 1889-1893, ch. IX. — Gaston Paris, (a Légende de Saladin, dans. Tournai des Savants, mai-aoùt 1893. SALADIN II (an-Nasir Salah-eddin Yousouf, dit), (1229- 1200), arrière-petit-fils du précédent. Sultan d’Alep en 1236, il régna aussi à Damas à partir de 1230. Echoua dans ses tentatives pour reprendre l’Egypte et fut assassiné par des olliciers tatares. Avec lui disparait la dynastie ayyoubite. R. Dd.

SALADIN (Jean-Louis), diplomate et magistrat genevois, né à Genève en 1701, mort dans cette ville en 1783. Ses études historiques achevées, il s’établit en Angleterre. Georges II le remarqua et en fit son représentant à Versailles en sa qualité d’électeur du Hanovre (1731-34). Louis XV fit de lui un des cinq directeurs de la Compagnie des Indes, et il sut par son intervention à La Haye la sauver d’une catastrophe. Il n’accepta d’autre récompense de Louis XV que son portrait en pied. De 1746 à 1748, il représenta à Paris la république de Genève, puis revin" à Genève, ou il fut trois fois premier svndic et général d’artillerie de 1754 à 1759.

SALADIN (Jean-Baptiste-Michel), homme politique fiançais, né à Amiens le 10 oct. 1752, mort à Conllans-Charenton le 1 er juil. 1822. Fils d’un « procureur » (avoué), avocat au barreau d’Amiens, il fut élu par ledép. de la Somme à la Législative, puis à la Convention. Dans le procès de Louis XVI, il vota pour la réclusion pendant la guerre, pour le bannissement à la paix, pour l’appel au peuple, pour le sursis. 11 protesta contre le 31 mai et fut au nombre des 73. Réintégré le 18 frimaire an III, il demanda, dans le rapport du 12 ventôse, des poursuites contre les membres des anciens comités de Salut public, de Sûreté générale, etc., qui avaient échappé à l’échafaud. Il fut chargé d’une mission en Franche-Comté (germinal an III). se prononça contre les décrets de fructidor qui perpétuaient dans les futurs Conseils les pouvoirs de 300 conventionnels et passa pour un des promoteurs de la journée du 13 vemtémiaire an IV (V. ce mot). Elu par 39 départements au Conseil des Cinq-Cents, il manifesta de plus en plus hardiment son opinion royaliste et fut proscrit le 18 fructidor (V. Directoire, t XIV, p. 654). Il se cacha ou s’enfuit et ne rentra dans la vie publique que sous l’Empire, comme avocat à la cour de cassation. IL Monin.

Bibl. : Kéimp. du Moniteur, t. XXXI.

SALADINO, poète italien du xiii 1 ’ siècle. On ne sait sur quelle autorité s’est fondé Trucchi pour le dire originaire de Pavie. II n’est pas certain qu’il faille l’identifier avec le personnage du même nom qui apparait dans des documents de Pise et Acqui de 1270 et 1275. Il est l’auteur de quelques chansons et d’un curieux dialogue d’allure populaire entre deux amants forcés de se séparer. A. J. Bibl. : Nannucci. Monnaie, 1856, I. p. 13t. — Monaci, Creslomazia dei primi secoli. I, p. 200. SALADO. Rivière du dép. d’Oran (V. ce mot, t. XXV, p. 455).

SALADO (Rivière) (V. Navarre, t. XXIV, p. 856). SALADO. I. Le fleuve le plus important de la prov. de Buenos Aires (République Argentine) (700 kil.). Il prend sa source dans la lagune du chanar, sur les confins S. de la prov. de Santa ré, non loin de la colonie agricole Teodolina ; il coule du N.-O. au S.-E. et se jette au N. du golfe de Samborombon. A la suite de grandes pluies, il sort de son lit et fertilise les riches plaines qu’il traverse, au S. de Buenos Aires.

II. Rivière argentine, affluent du Parana. Elle prend sa source dans la prov. de Salta. sur le territoire de laquelle elle porte le nom de rio Juramento en souvenir du serment que prêtèrent sur ses bords les troupes du général Belgrano à la poursuite de l’armée espagnole mise en déroute à Tueumân ; elle traverse ensuite du N.-O. au S.-E. la prov. de Santiago del Estero ; elle prend abus la direction E.-S.-E. et descend vers le S. pour se jeter dans le Parana, en face de la ville du même nom, capitale de PEntrè-Rios. Entre San MiguHfct Candelaria, sur une longueur d’environ 40 kil., les colons riverains ont exécuté de grands travaux d’irrigation. L’appellation de salado a été donnée à cette rivière à cause du goût salé de ses eaux pendant la saison sèche. III. D’autres rivières de moins d’importance, torrents, districts, chef-lieux, bourgs et villages portent aussi le nom de Salado. Ch. Laroussie.

SALAGA. Ville de Guinée située dans la zone neutralisée au N. du 9 e parallèle, entre la colonie anglaise de la Cote d’Or et la colonie allemande du Togo. La grande importance de cette ville est dans sa situation commerciale, à égale distance de tous les points de la grande courbe du Niger, et sur la route des caravanes qui se rendent à la côté. Cette situation rendait, il y a quelques années, son marché très animé, et l’on s’y rendait de tous les points de la courbe du Niger ; sa population était évaluée à 80.000 hab., mais aujourd’hui c’est à peine si, par suite des guerres intestines, la population est de 6.000 âmes. SALAGNAC. Corn, du dép. de la Dordogne. arr. de Périgueux, cant. d’Excideuil ; 330 hab.

SÂLAGON. Rivière du dép. de VHi’imttt (V. ce mot, t. XIX, p. 1141).

SALAI ou SALAINO (Andréa), peintre italien, né à Milan vers 1480, disciple de Léonard de Vinci qu’il suivit à Rome. C’est un des plus fidèles imitateurs du maître, lequel aurait parfois retouché ses tableaux, de sorte qu’on a couramment attribué au Vinci des œuvres de Salaino