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SABLE — SABLE

passés au rouleau sur une table. La céramique, la ’poterie, la i)«r«rie(V, ces mots) l’emploient pour constituer l’un des éléments de la patfi. E. Lui.

III. Agriculture (V. Silice).

IV. Art héraldique. — Ce mot vient du mol table, terre, même si l’on admet avec la plupart des auteurs qu’il a pour origine la martre zibeline, ea latin salnilina ou gabellina, puisque cas bèi*s ont été ainsi nommées à cause de leur teinte foncée comme de la terre ou du sable. C’est la couleur noire en blason. Moins usitée que l’azur ou le gueules, cette couleur se rencontre plus fréquent ment que le sinople et surtoutquele pourpre. Elle représente la tristesse, la constance clans le malheur, la prudence. On la représente en gravure par des hachures verticales et horizontales.

SABLE. Ile de l’océan Atlantique, à 167 kil, du rivage de la Nouvelle-Ecosse, sur la roule des yaissaau ? du Canada en Europe. Elle l’orme un grand are de 55 kil., mais subit des modifications constantes ; les dens phares établis à l’E. et à l’O. ont disparu par suite de l’affaissement du sol ; on on a rebâti un autre sur la partie la plus large de l’île, ainsi qu’une station de sauvetage ; une grande ligne de brisants indique l’île par le beau leojps ; mais les brouillards fréquents de cette région y causent de nombreux sinistres. Dunes de 24 ni. ou paissent quelques chevaux sauvages et bœufs abandonnes a eux -mêmes. SABLÉ (Verrerie) (V. Verre).

SABLÉ. Cli.-l. de cant. du dép. de la Sarthe, arr. de La Flèche, sur les deux rives de la Sarthe (bassin de la Loire par la Maine) ; la rivière reçoit à Sablé, sur sa rive droite l’Erve et la Vaige. La ville est située ii 35 m. do hauteur sur la rive gauche et à 50 m. sur la rive droite, ou sont le château et la gaie (cinq lignes des chemins de fer de l’Ouest et de l’Orléans sur Le Mans, Angers. Château-Gontier, Sillé-le-Guillaume et La Flèche) ; -"">.4r»8 hab. Belle église moderne ; on a conservé les magnifiques verrières (svi siècle) de l’ancienne église. Château bâti en 1720, pour J.-B. Colbert de Torcy, neveu de Colbert. qui avait acheté le marquisat de Sablé (1711) aux héritiers de Abel Servien : la porte ogivale, encadrée de deux tours rondes, rappelle la forteresse du moyen âge, siège d’une des plus puissantes baronies du Maine, qui se rendit à Henri IV (1595). Concession d’anthracite de Eercé ; marbrerie considérable, scieries de marbre noir ; huileries, minoteries ; moulins, ateliers pour les constructions mécaniques ; grand commerce de bestiaux. — Le 20 août 1 188. traité entre Charles VIII et le duc de Bretagne François I er , suivi du mariage du roi avec la duchesse Anne et de la réunion de la Bretagne à la France. Urbain Grandier, né à Sablé, fut brûlé vil en 1034, après un procès de sorcellerie. SABLÉ (Antoine de La), poète macaronique français, plus connu sous le nom de Arena, né à Souliers, [nés de Toulon, vers la tin du xv e siècle, mort en 1544, Il composa, à l’imitation de Folengo, plusieurs poèmes en latin burlesque, qui lui ont valu de son tempsune assez grande réputation. Le plus curieux est une description satirique de l’expédition de Charles-Uuint en Provence (Mei/graen-Ircprisa catlwliipii imperaloris quanda /umo 1536 renichal per Prnrensam licite carrossatus in postant prendere Fransam cuni villis de PrQvema, propter ijrossas et menulas génies rejohire ; Avignon, 1550). En autre est une sorte d’art de danser. Ses œuvres ont été publiées plusieurs fois auxvi" siècle et depuis (Arena Antonins.... ml suus compagnones sludienles qui suntde persona [riantes bassas dan %as in gallanli stilû bisognatas, eum guerra romana et oum guerra napO’ litana el etfffi revoluta qenuensi et guerra aceninnensi, etc., 1519, 1524, 1529, 1670, 1758, etc.). BiriL. : Bovoue, Histoire des hommes illustres de Pro iian.ee, — Autr. Fabre, Aiit. Arena, Notice historique et littéraire ; Marseille, 1860,

SABLÉ (Marquis de) (V. Laval [Urbain de|). SABLÉ (Madeleine de Souvré, marquise de), écrivain français, née à en 1599, d’après le Nécrologc de l’url-Rayal, el non en IHOS, comme on l’a cru, morte le 10 janv. 1678. Elle était l’un des sept enfants de Cilles île Sonvré. marquis de Cnurtenvaux (1542-1626), gouverneur de Louis XIII, maréchal de France, et de Françoise de liailleul, dame de Bcnouard. Elevée dans les beaux sentiments île galanterie polie de VAstréei 1010), avec de la beauté, de la grâce et de l’esprit, elle épousa, le !) janv. 1614, Philippe-Emmanuel de Laval, marquis de Sable, lils du maréchal de Bois-Dauphin, de la grande maison de Montmorency, branche de Laval. L’époux était fort riche, mais d’esprit bizarre, de mœurs médiocres, et, après s’être montré fort épris, négligea sa femme et lui donna d’indignes rivales, êans qu’elle paraisse s’être vengée en accueillant l’amour très vif que lui témoigna le duc de Montmorency, la future victime de Richelieu. A l’hôtel de Rambouillet, on elle brillait d’un vif éclat, elle eut aussi pour soupirant le galant, mais peu dangereux Voiture. Quand son mari lui eut donné des rivales, elle se retira quelque temps à Sablé, pour remettre sa santé que le chagrin avait compromise, et ne reparut guère dans le monde qu’après la mort de ce ! époux, frappé d’apoplexie le 4 juin 1610. Sa fortune se trouvant alors 1ns compromise, el obligée de vendre Sablé (1648), acheté par son ami le président de Longueil, d’où il passa successivement à Abel Servien, à Torcy et finalement aux Bougé qui le possèdent aujourd’hui, elle quitta son hôtel du faubourg Saint-Honoré pour prendre avec sa grande amie, la comtesse de Maure, un simple appartement place Royale. La mort de son lils, maréchal de camp, tué au siège de Dunkerque (I" oct. 1646), et qui fut pleuré do Coudé, avait été pour elle la plus cruelle des épreuves. Son salon, que fréquentaient, entre autres. Costa ;’ et La Ménardiere, devint cependant, de 1648 à 1055, un second hôtel Rambouillet, ou, sous son inspiration, naquit ce genre littéraire des Maximes, dans lequel elle s’exerça elle-même, avant La Bochefoucault, bien que l’ouvrage n’ait paru qu’après sa mort sous ce titre : Mai unes de ;W" 11 ’ la niarguise de Sablé, Pensées diverses de . !/. L. D. [l’abbé d’Aillv (Paris, 1678, in-12). Ses jugements littéraires étaient accueillis comme des oracles. Bestée, pendant la Fronde, fidèle à Mazarin et à la reine, malgré son amitié pour M"’ L ’ de Longuevilleet la comtesse de Maure, grandes frondeuses, elle chercha à rapprocher les partis et contribua même au mariage du prince do Conti avec une nièce de Mazarin (22 févr. 1654), ce qui ne l’empêchait pas de fréquenter le salon do M" 1 ’ de Montpensier, qui, mettant à lu mode le portrait, lit elle-même celui de M’" e de Sablé, dans la Princesse de Paphlagonie (1659), sous le nom deParthénie. Cependant, sous l’influence d’Arnauld d’Andilly et de ses sueurs, elle avait commencé, dès 1652, à faire quelques retraites à Port-Royal, et, s’étant même, en 1055, fait construire une aile près du chœur de l’église du couvent, elle alla s’y installer définitivement à celle époque, et y attira avec elle la comtesse de Maure. N’étant pas cloîtrée, elle continua à recevoir, et l’on voyait chez elle, à côté des grands noms de la cour, les abbés Testu, de la Victoire, d’Ailly, Esprit, puis Nicole, Domat, Pascal et sa sœur M" ,e Périer ; M racs d’Aiguillon, de La Fayette, de Guéméné, de Hautefort, deLiancourt, de Monlausier, la duchesse de Longueville et la princesse de Conti. Tout en prenant la défense des jansénistes persécutes, elle lo lit avec, une modération habile. Obligée, on 1661, de quitter Port-Royal fermé, elle habita quelque temps Auteuil, puis, après la paix religieuse de 1069, à laquelle elle avait contribué, elle revint à Port-Royal de la rue Saint-Jacques, où elle finit ses jours dans une paix et une dignité qui ne s’étaient jamais démenties. Il existe beaucoup de ses lettres à la Bibliothèque nationale et à celle de l’Arsenal (recueil Conrart), lesquelles ont été mises en œuvre par V. Cousin, qui a signalé d’elle un petit traité sur l’ Education des enfants, dont le texte est perdu, et un autre, très court, sur l’Amitié, qu’il a reproduit, ainsi