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MYSORE MYSTÈRE

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longtemps. La dynastie des Kadambas régnanl h Banavasi, au S ., celle des Tcheras ■> Talkad, furent supplantées par les Tchaloukya qui prévalurent du »’ au xi* siècle, partageant le N. avec les princes Douara-Samoudra (aui. lia— febid) du culte djaïna. Ceux-ci finirent par conquérir tout le Mysore el succombèrent en 1310 devant .Mahk Kafar, musulman, général d’Ala-onddin, sultan de Delhi. Les musulmans eurent a lutter contre le royaume de Vidjayanagas, fondé en 1336 sur le moyen Toungabhadra ; celui-ci fut détruit par les seigneurs à la bataille de Talikol ( 1565), et ces chefs féodaux, les Paligars, morcelèrent le pays. En 1610, l’un d’eux, Radja Vodeyar, seigneur d’Hadanarou, fondale royaume actuel, auquel il donna pour capitale Seringapatam. Sa dynastie s éteignit en I7.li. mais le pouvoir était passé aux Dalanaïs, jouant le rôle de maires du palais. L’anarchie qui suivit finit par le triomphe ilu chef musulman Haïder Ali (4763). Allié des Français, il tint les Anglais en échec, mais son lils, Tipou Sahib, fut moins heureux et périt en 17 !i !t dans la prise de .sa capitale i|iii lut détruite. Les Anglais mirentsur le trône un descendant des anciens radjahs, dont la mauvaisegestion les conduisit à prendre en mains le gouvernement direct du Mysorc. Toutefois, en 18li8, ils reconnurent son lils adoplif, Tchama Radjendra Vodeyar, auquel ils ont remis le gouvernement le 2. v i mars 1881. Il ne peut avoir qu’une armée de 1.000 hommes, n’a pas le droit de liattre monnaie, de taxer le sel et l’opium.

liiHL. : V. Inde. — Lewis Hice, Gazetteer of Mysoi e and Coorg ; Barif-’ulore. 18~s, 2 vol. in-8. — K1.1.101, Gold, sport and coffee planling in Mysore ; Londres, 1891. MYSTACiNA (Zool.) (V. Molosse).

MYSTAGOGUE (V. Mystère).

MYSTÈRE. I. Histoire des religions grecque et romaine. — I. Origine et nature. — On appelle de ce nom certains cultes dont les pratiques, les cérémonies, les enseignements ou théologiques ou moraux, au lieu d’être accessibles à tous sans conditions, sont réservés a ceux-là seulement qui au préalable ont accepté de passer par les formalités de l’initiation. En principe, il n’y a pas de religion plus ouverte, plus hospitalière que le polythéisme gréco-romain ; on y distingue néanmoins, à l’époque même ou l’esprit de prosélytisme lui est aussi étranger que l’hostilité envers les cultes étrangers, une tendance à créer, au sein des croyances communes, des sortes de refuges limités, pour la satisfaction de besoins spéciaux et extraordinaires : de là sont venues les diverses variétés des mystères.

Le premier de ces besoins est celui de la purification après des fautes qui troublent la conscience, et celui de l’expiation : nous en trouvons déjà des manifestations éclatantes dans les poèmes homériques. Vient ensuite celui de se rassurer contre l’idée de la mort par la croyance à une existence ultérieure et la pratique des moyens capables d’embellir cette existence, d’en conjurer tout au moins les effets terrifiants : c’est l’objet du culte des divinités chthoniennes ou souterraines qui président au monde internai : il y en a également des traces chez Homère, particulièrement dans V Odyssée. Les préoccupations sont communes à tous les hommes en général ; d’autres sont spéciales à certaines professions seulement, soit qu’elles exposent à des dangers exceptionnels comme la navigation, soit qu’elles aient, a un degré éminent, une valeur civilisatrice et morale comme l’agriculture. Les centres principaux des cultes issus de ces préoccupations sont Eleusis, au voisinage d’Athènes, ou se sont développés les mystères de Dèmèter, et l’île de Samothrace ou, sous la forme de mystères, s’est affirmée la religion des CoMres. Il tant y joindre, sur le sol même de l’Attique, celle de Dionysos ou Bacchus, inséparable de la culture de la vigne ; celle-ci. avant mis dans la ie humaine un élément de joie exubérante, pénétra du même coup les manifestations de la piété d’un élément d’enthousiasme et d’extase. L’action de toutes ces idées, de tous ces sentiments combinés entre eux et diversifiés suivant les milieux et les circonstances, explique la nai des mystères en Grèce et leur diffusion .1 travers tous les pays tributaires de la civilisation hellénique. Quand, a partir du vin’ siècle avant notre ira, s’éveilla l’esprit philo-Bopbiqui encore la forme du mystère qui pennk d’une part d’accommoder les croyances eomm mes aux evilécurité des intelligences cul-

tivées, et d’autre pari d’animer l.i religion populaire elle-même d’un souille de morale et de métaphysique. L’est le phénomène que dans l’histoire des religions on appelle l’orpkisme, lespro de cette variété de un

s référant a Orphée, le poète légendaire de la ’I comme ayant fondé les enseignements et les pratiques qui l,i constituent. Ces mystères orphiques, établis sur la base du culte de Dionysos dans l’Attique et mis en relation avec celui de Déméter ;. Eleusis, lurent introduits à Athènes par Onomacrile, au temps des Pisistntides ; sans avoir jamais été l’objet d’une reconnaissance officielle, ils se sont maintenus jusqu’à la lin du paganisme, donnant naissain ■<• .■ une théologie spéciale ou la philosophie de Pylhagore, de Platon et des néoplatoniciens met son empreinte et dont l’esprit s’est communiqué au christianisme naissant. II. Eléments des mystères. — On y peut distinguer trois éléments essentiels : d’abord, celui-là même qu’exprime le mot Mystère, des pratiques tenues sinon secrètes, du moins réservées aux privilégiés et des enseignements au sens profond et obscur ; ensuite une excitation des facultés humaines qui allait jusqu’à l’enthousiasme et à l’extase : enfin des cérémonies spéciales (teXetoI, initia) dont le but est d’élever un homme quelconque à la dignité morale et religieuse, caractère propre des initiés ; de lui communiquer, avec une science spéciale de sa nature et de ses destinées, des moyens surnaturels de paix et de félicité pour cette vie et après la mort. En thèse générale, il n’y a rien dans les mystères qui ne se rencontre également dans les cultes ordinaires du polythéisme : seulement les cérémonies connues et les pratiques habituelles prennent un caractère de solennité systématique ; les croysjces revêtent une signification philosophique, et l’appareil extérieur s’empare des imaginations par toutes les ressources de l’art, jusqu’à dégénérer souvent en pur charlatanisme. L’initiation, qui est au point de départ et l’essence même du mystère, se fait par degrés. A Eleusis on distingue entre les petits et les grands mystères : les premiers célébrés au printemps, les seconds en automne ; il faut avoir passé par les uns pour avoir le droit de participer aux autres. Ou préludait aux premiers par une purification, accomplie selou les rites ordinaires, e.-à-d. à l’aide de l’eau et du feu ; auparavant les prêtres nommes Ceryces, Hiérophantes, Euniolpides, selon les fondions, adressaient aux fidèles rassemblés une proclamation qui éloignait les indignes el les impurs. Alors commençaient les prières et les purifications spéciales, des bains mystiques analogues au baptême chrétien, etc. Durant la fête, il était prescrit de s’abstenir de tout ce qui est impur : aux Thesmophories on pratiquait le jeûne et les plaisirs de l’amour y étaient interdits. L’influence de la philosophie pythagoricienne ne contribua pas peu à donner de l’importance aux purifications, lustrations et mortifications de toute sorte : il s’agissait pour l’homme, pénétré du sentiment de son imperfection, de se rapprocher le plus possible de la sainteté des dieux. Aux grands mystères avait lieu l’initiation proprement dite : elle commençait par une convocation solennelle de tous ceux qui étaient en droit d’y prétendre ; elle s’accomplissait parla révélation - des symboles el des mythes repûtes secrets. Chaque |R>stulanl y était présenté par un initié complet qui devenait son mystagogue, sorte de parrain qui tenait le milieu entre le prêtre cl le simple fidèle :a Eleusis, pour remplir cette fonction il fallait être citoyen de l’Attique. I claves étaient d’ailleurs exclus, en principe, de l’initiation. Le degré supérieur était le car 1 erdotal : au début, la dignité en était héréditaire au sein des familles qui étaient censées avoir reçu des dieux mêmes les traditions des mys-