LA GRANDE ENCYCLOPÉDIE
H
HÉRONAS, auteur grec, cité par Eutocius comme ayant composé un commentaire sur l’Introduction arithmétique (de Nicoma’|ue). On l’a identifié, sans doute à tort, avec un Héron, qui, d’après Marinus, fut à Alexandrie le maitre de Proclus pour les mathématiques et vécut par suite au v° siècle de notre ère.
HÉRONCHEL. Corn, du dép. de la Seine-Inférieure, arr. de Rouen, cant. de Buchv ; 109 liai).
HÉRON D AS ou HÉ RODAS, poète comique grec, qui vivait probablement sous Ptolémée Philadelphe. Il est rangé parmi les iambographes ; il composa des mimiambes en dialecte ionien et en vers choliambiques, que l’on ne connaissait que par des fragments, lorsque M. Kenyon déchiffra sur un papyrus égyptien du British Muséum sept de ces petites pièces qu’il publia, avec quelques fragments, en 1891. Depuis ce temps, de nombreux travaux ont contribué à l’établissement et à l’interprétation du texte. Le mérite de ces petites pièces, libres et alertes, qui présentent une image vivante et réaliste des hommes et des femmes de la classe moyenne, justifie l’estime que les anciens faisaient de ce poète. Elles paraissent destinées à être lues ou jouées plutôt en société que sur de grands théâtres. Les titres suivants donnent une idée des sujets traités : r Entremetteuse, le Marchand de femmes, le Maître d’école, la Jalouse, etc. La meilleure traduction française est celle de M. G. Dalmeyda (Paris, 1893). A. W. Biul. : Nous ne citons que les plus importants des travaux publiés sur Hérondas, outre ceux que nous avons cités plus haut. Editions Buecheler, Bonn, 1892 ; Grusius, Leipzig, 1892. Du mime, Untersuchungen zu den Mimiambus der Hérondas ; Leipzig, 1892. — Th. Beinach, Revue des études grecques, 1891.— Blass, dans les Sitzunsberichle der Académie zu Berlin, 1892, t. I. — Selti, / Mimi di Eroda ; Modène, 1893. — J.-H. Wright, Herondœa, dans le Harvard S ludies on classical Philologie ; Boston. 1893. — Boisacq, trad. franc., Paris, 1MI3. — Ristelhùber, trad. franc., Paris, 1893. — Meister, trad. allem., en prose et comment., Leipzig, 1*93. — 0. Grusius, trad. allem., avec une introduction et des remarques ; Gœttingue, 1893. — H. Weil, articles dans le Journal des Savants, 1891-94. — V. aussi Revue critique, ! août, 23 oct., 25 déc. 1893 ; 5 mars, 26 mars, 2 avr. 1894. — J. Girard, Revue des Deux Mondes, l" r mars 1893.
HÉROOPOLIS (Archéol. égypt.). Nom grec d’une ville de la Basse-Egypte que des fouilles récentes ont fourni le moyen d’identifier avec celle située à 4 lieues d’Ismaïliah, qui avait pour nom civil Thekout (Sukkoth de la Bible) et pour nom sacré Pa-Toum (Pithom Ae la Bible). Pithom et llamsès sont les deux villes dont Pharaon imposa la construction aux Israélites (Exode, I, n). Ramsès n’a pas GRANDE ENCYCLOPÉDIE. — XX.
encore été identifiée ; elle doit être cherchée entre Pithom et Bubastisdans le Ouady-Tumilat.
HÉROPHILE, l’une des Sibylles, dont la légende faisait une Troyennenée sur le mont Ida, prêtresse d’Apollon Sminthée, fille d’un homme et d’une nymphe. On montrait son tombeau en Troade dans le bois sacré de son dieu. D’autres la réclamaient pour Erythrées, Claros, Samos, Delos, Delphes ou Cumes. On l’a figurée sur les monnaies de plusieurs de ces cités : Alexandrie de Troade, Marpessos, Erythrées, etc. Plus tard, on lui fit prophétiser à Enée la fondation de Rome, et de nombreuses peintures représentent cette consultation.
Bibl. : Alexandre, OraculaSibyllina,t. II, Paris, 1856.— Maass, De Sibyllarum indicibus ; du même, Tibullische Sagen, dans Hermès de 1883. — Robert, Die Sibylle von Marpessos, dans Hermès de 1N87. — Bouche-Leclercq, Histoire delà divination dans l’antiquité, t. 11, pp. 133-163. HÉROPHILE, célèbre médecin et anatomiste grec, de la famille des Asclepiades, vivait vers 335-"280 av. J.-C. Il était le contemporain et le rival d’Erasistrate. Né à Chalcédoine (Bithynie), il vint se fixer à Alexandrie sous Ptolémée Soter. Elève de Praxagoras et de Chrysippe, il acquit une grande réputation comme médecin et contribua à la fondation de l’école de médecine d’Alexandrie. Il partage avec Erasistrate la gloire d’avoir en quelque sorte fondé l’anatomie ; comme lui, il desséqua des cadavres humains. Les ouvrages d’Hérophile sont perdus ; on en trouve les titres et quelques fragments dans Marx : Herophilus, ein Beitrag, etc. (Karlsruhe, 1838, in-8), et De Herophili... vita, scriplis, etc. (Gœttingue, 1840, in- i) ; ces ouvrages traitaient de l’anatomie, de la physiologie, de la thérapeutique, de la diététique, etc., sans compter un commentaire sur les Pronostics d’Hippocrate qui existait encore, parait-il, au vu e siècle. — La vie, d’après Hérophile, est gouvernée par quatre forces : la nutritive, la calorique, la pensante et la sensitive, auxquelles correspondent le foie, le cœur, le cerveau et les nerfs. Il a bien décrit quelques parties du cerveau et ses enveloppes, entre autres les ventricules et notamment le quatrième où il plaçait le siège de l’âme ; il a décrit les membranes de l’œil et le corps vitré ; il a découvert les chylifères et décrit exactement le foie, les trompes, l’épididyme, le duodénum, l’os hyoïde, les veines pulmonaires, etc. ; il a nommé un grand nombre de ces organes. La respiration, selon lui, était un phénomène purement mécanique, résultant de la systole et de la diastole du poumon. Les maladies résultent de l’altération des humeurs ; la paralysie est due à un défaut 1