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nutif de Vincencio. On n’a de lui qu’une seule pièce : c’est un contrasto (dialogue) entre un amant et sa dame, d’une poésie originale et qui semble puisée directement à l’inspiration populaire. On a beaucoup discuté en Italie sur le caractère de ce contrasto, sur sa date, et même sur le nom et la patrie de l’auteur. Certains critiques font de Ciullo un auteur du xiie siècle et regardent (à tort) son contrasto comme la plus ancienne poésie italienne que l’on possède ; d’aucuns voient dans cette œuvre un pastiche sans valeur des romances et des pastourelles françaises ou provençales. Ajoutons que cette poésie, souvent publiée et commentée de nos jours, ne nous a été transmise que par un seul manuscrit, lequel est du xvie siècle. A. Thomas.

Bibl. : D’Ancona, Il Contrasto di Ciullo d’Alcamo ; Bologne, 1874. — Bartoli, Di una nuova opinione intorno al contr. di C. d’Alc. — Galvani, Alcune vecchie e nuove osservazioni sulla cantilena di C. d’Alc. — Grion, Il sirventese di C. d’Alc. — D’Ovidio, Della questione di C. d’Alc. — Vigo, Sulla canzone di C. d’Alc. ; Catane, 1859, etc., etc.

ALCAN (Michel), ingénieur et homme politique français, né à Donnelay (Meurthe), en 1811, mort à Paris en 1877. Il eut des débuts difficiles ; tout jeune il fut employé aux travaux des champs dans son village, ensuite il fut apprenti relieur à Nancy, mais déjà son amour de l’étude lui avait valu une médaille d’argent de la Société des amis du travail. À la veille de la Révolution de 1830 il vint à Paris et aux Journées de Juillet il se trouvait sur les barricades : lorsque quelques jours plus tard la commission des récompenses nationales lui demanda ce qu’il voulait : « Je ne réclame que de l’instruction », répondit-il. On en profita pour lui donner une récompense civique. On le retrouve mêlé à la politique en 1848 ; il est élu représentant du peuple dans le département de l’Eure, et à l’Assemblée constituante où il se signale comme membre du comité du travail et comme promoteur de diverses propositions en faveur des ouvriers, il vote constamment avec la Montagne. Après l’élection de Louis-Napoléon, il devient L’un des opposants les plus fermes, il combat très vivement l’expédition de Rome, notamment. Non réélu à l’Assemblée législative, son rôle politique était fini. 11 redevint ce qu’il n’avait jamais cesse d’être, un homme d’études. Après 1830, il passa par l’Ecole centrale des arts et manufactures, alla ensuite comme ingénieur à Elbeuf où il créa un cours gratuit de sciences élémentaires pour les ouvriers. En 1845, il fut nommé professeur de filature, et de tissage au Conservatoire des arts et métiers dont il était sorti et il garda sa chaire jusqu’à sa mort. Il a apporté de nombreux perfectionnements dans l’outillage du tissage. On a de lui, outre sa collaboration au Dictionnaire des arts et manufactures, deux ouvrages remarquables : son Essai sur l’industrie des matières textiles, publié en 48 47 et réédité en 1859, et son Traité complet de la filature du coton, publié en 1864.

ALCAN DRA, épouse de Polybe, habitant de Thèbes I Egypte), où il possédait un palais et une fortune considérable. Polype fit don à Ménélas de deux cuves d’argent, d’autant de trépieds et de dix talents d’or. Alcandra donna à Hélène outre la corbeille d’argent, sujet de ce court épisode de’Odyssée, une quenouille d’or ainsi qu’une corbeille ronde en argent dont les bords extérieurs étaient enrichis d’or. Si ces deux personnages de nom foncièrement grec sont imaginaires comme tous les Egyptiens des livres homériques et de la littérature grecque archaïque, la description de leurs présents est parfaitement conforme à ce que nous connaissons des industries d’art en Egypte. Des objets analogues avaient été répandus dans le monde grec par les Phéniciens, bien avant les temps homériques. G.-B.

Bibl. : Odyssée, VI. 125-129. — Sur les industries d’art en Eeypte, dans Perp.ot et Chipiez, Histoire de l’art dans l’antiquité, t. I, p. 828. — Prissi : d’Avenues, Histoire de l’art égyptien.— Masi-i.ro, Catal. du musée de Boni aq.

ALCANDRE I. Fils du roi des Molosses Munichos, qui

tut aussi un devin célèbre. Des brigands, ayant incendié la demeure où le père, avec sa femme et quatre enfants, vivait dans la piété, Zeus les arracha tous à la mort et les métamorphosa en oiseaux. Homère et Virgile ont donné ce nom à l’un des personnages secondaires de leurs poèmes.

11. Alcandre était un jeune Spartiate qui, irrité avec un grand nombre de concitoyens contre les lois de Lycurgue, en poursuivit l’auteur à coups de pierres, lui creva un œil, lui fut livré par le peuple indigné, et apprit au service du législateur à l’admirer et à l’aimer.

ALCAN IZ. Canton et ville de la prov. de Teruel (Espagne), à 100 kil. N.-E. de Saragosse, rive droite du Guadalupe ; 7, 168 hab. ; exporte de l’alun, des olives, du miel ; magnaneries. Trois églises paroissiales attestent son importance passée.

ALCANTARA. District et ville d’Espagne. Le district confine au N. à celui de Hoyos, au S. à ceux de Cacéres et de Valencia de Alcantara, à l’E. à ceux de Garrovillas et à l’O. au royaume de Portugal. Sa plus grande étendue, du N. au S., est de 53 kil. ; de l’E. à l’O., elle est de 33. La sierra Jalama, élevée et d’un accès difficile, le limite au N. Il est arrosé par le Tage et différents cours d’eau, affluents du Tage, comme l’Alagon, le Salon, leJartin, l’Araya, etc. — Le district se compose de six villes (villas) et de deux bourgs (lugarcs) d’une population totale do 19, 843 hab. Les villes sont Alcantara, Brozas, Céclavin, Mata de Alcantara, Villa del Rey et Zarza la Mayor ; les bourgs sont Estorninos et Piedras Albas. — Au point de vue administratif, le district d’Alcantara relève du gouvernement civil de Cacéres, du commandement général militaire d’Estramadure, gouvernement de Cacéres, et du diocèse dis Coria. — La principale industrie est l’agriculture ; nombreuses huileries et minoteries ; quelques tanneries. — La ville même d’Alcantara compte 4, 083 hab. Elle existait déjà au temps des Romains et se nommait Interamnmm. Elle passa ensuite sous la domination des Arabes et fut reprise par les chrétiens momentanément en 1166, définitivement en 1214. En 1479, Alcantara fut le siège de la conférence où Isabelle la Catholique et la duchesse doua Réatrix réglèrent les différends entre la Castille et le Portugal. Alcantara possède sur le Tage un magnifique pont de construction romaine avec des murs d’une épaisseur énorme et une élévation de plus de 70 m. — Une autre localité du nom d’Alcantara se trouve dans le territoire de Valence, elle n’a que 335 hab. A. M.

ALCANTARA. Petite ville du Brésil (prov. deMaranhâo), fondée par les jésuites en 1648, à l’entrée N.-O. de la baie de Saô-Marcos et à 25 kil. N.-O. de Sao-Luis deMaranhâo, la capitale de la province ; 8, 000 hab. Elle-même ancienne capitale, elle a perdu une partie de son importance. Le golfe de Saô-Marcos présentant plus de facilité à la navigation que la baie de Sâo-José à l’E. de l’Ile de Sào-Luis, Alcantara est avec Sào-Luis un des débouchés naturels des bassins du R. Pindare, du R. Guajahu et duR. Mearim. Cependant L’entrée de Sào-Marcos offre peu de profondeur à marée basse et un petit phare à lumière fixe, d’une portée de 3, 7 kil., a été construit à Alcantara en fév. 1831. Les jésuites avaient établi à quelques kil. au N. de la ville des salines et aujourd’hui encore on recueille une assez grande quantité de sel. Un des principaux articles du commerce d’Alcantara est le coton.

G. Cardon.

ALCANTARA (Joâo Ignacio da Cunha, vicomte d’), homme politique brésilien, né à Maranhâo en 1781, mort à Rio de Janeiro en 1834. 11 fit ses études à l’université de Coimbre, exerça successivement des fonctions élevées dans la magistrature au Brésil, se fit remarquer par son talent oratoire comme député et sénateur, eut le titre de vicomte en 182 !) et fut ministre d’État en 1830 et en 1831. G. P-i.

ALCANTARA (Ordre d’), militaire et religieux. Fondé en 1176, par Suarez et Gomez, à l’imitation des Templiers