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oomuHi le noit M.u lin Damourette, ou s’ils la diminuent, comme l’ont dit Ritter et Rabuteau ; ils fluidifient le mucus, et favorisent les mouvements des cils vibratiles a la surface des membranes i|tii en présentent (Virchow).

Dans le san^, ils augmentent l’oxydation, favorisent rassùnilation des matières albuminoides. Cette opinion. fondée sur les recherches de Liebig, Chevreul, Mialhe, a compté al compte encore de nombreux contradicteurs. — Trousseau prétendait que l’usage prolongé de ees médicaments produisait la cachexie alcaline, résultai dû au ralentissement de l’assimilation admis par lîitter, Habuteau, Boghoss, Constant. Les alcalins à doses modérées sont des agents trophiqnes ; ils favorisenl les échanges organiques et empêchent, en conséquence, la formation d acide orique dans l’économie ; locale— ment ils agissent comme caustiques. — Pour les administrer par la voie gastrique, on a deux procédés : l°le régime ; S les préparations alcalines, naturelles OU artificielles. Le régime est la base de la méthode de M. Bouchardat pour le traitement delà diathése orique ; méthode qui consiste a donner aux malades des substances capables d’augmenter l’alcalinité du sang et la formation de l’urée. L’absence d’exercice, une alimentation trop riche en niatieics azotées sont les deux facteurs essentiels à la production de la diathése. Les viandes, le fromage, les œufs, les matières azotées des plantes ne contribuent nullement à J’alcalinisation du sang. Le soufre même que renferment certaines d’entre elles est transformé en acide sulfureux et contribue à ralentir la nutrition ; on peut en dire autant des graines. L’urine des animaux granivores est toujours acide ; celle des herbivores est alcaline ; il est facile de tirer partie de ce fait d’observation pour le régime. On remplacera le pain par la pomme de terre qui renferme du citrate de potasse ; les raves, les carottes, le cresson, les salades, les fruits crus entreront pour une forte proportion dans l’alimentation. La boisson ordinaire sera de préférence le vin blanc qui doit son acidité au bitartrate de potasse.

Les eaux minérales sont les agents les plus actifs de la médication alcaline et pourtant certains hydrologistes, M. Durand Fardel, entre autres, voudraient qu’on abandonnât cette dénomination. Les Allemands la conservent. « On désigne de la sorte, dit M. Kisch, les sources dont les principes fondamentaux sont l’acide carbonique et le carbonate de soude ; elles peuvent contenir différents autres éléments minéraux ; le chlorure de sodium, le carbonate ferreux, la magnésie, la chaux, le sulfate de soude, des iodures ou des bromures. » — H y a quatre variétés d’eaux minérales alcalines : 1° Les eaux acidulés, pauvres en parties solides, très riches en acide carbonique (parfois un litre par litre d’eau) ; les parties fixes sont du carbonate de soude, du chlorure de sodium et du carbonate de chaux. Elles doivent leur action à leur élément gazeux qui excite les mouvements péristaltiques de l’estomac et de l’intestin et réagit de la même manière sur l’organe central de la circulation et le système nerveux. — 2° Les eaux alcalines acidulés contiennent plus de carbonate de soude que les précédentes et toujours une quantité élevée d’acide carbonique. Elles sont limpides, inodores, ont une saveur légèrement saline, sont le plus souvent froides ; on connaît cependant quelques sources d’une température élevée. Elles doivent leur action à l’acide carbonique et au sel qu’elles renferment ; en conséquence, elles augmentent la sécrétion de la muqueuse, de l’intestin, des appareils respiratoire et urinaire. Enfin, elles augmentent l’alcalinité du sang, du suc parenehvmateux des tissus et favorisent les échanges organiques. _ 30 j os Kmx alcalines chlorurées acidulés. Outre l’acide carbonique et le carbonate de soude, elles renferment une quantité appréciable de sel marin : de 17 centigr. à i grammes 61 par litre d’eau. C’est a cette dernière substance qu’est due leur action. Le chlorure de sodium augmente celle de la soude,

l’alcalinité du sang ; il favorise l’absorption intestinale, l’assimilation et les sécrétions glandulaires. — 4° Les eaux alcalines salines se distinguent par une proportion élevée de sulfate de soude (sel de Olauber). Les sources viennent le plus souvent de roches renfermant du sulfate de soude en nature. Elles sont froides ou chaudes. Leurs eaux n’ont point simplement une action purgative ; grâce aux éléments qu’elles renferment, outre le sulfate de soude, elles agissent en même temps comme modificatrices de l’absorption et des échanges organiques. — On emploie la médication alcaline dans beaucoup d’all’eclions des voies digestives ; dans le muguet, par exemple, cllo produit, de bons effets en tuant les spores. Dans les dyspepsies ses indications varient suivant la quantité du suc gastrique : s’il est en très petite quantité et peu acide, il est rationnel d’administrer une demi-heure avant le repas un verre d’eau de Vichy ou de Vais ; s’il est abondant, les liquides alcalins ne sont bons que pour le lavage de l’estomac, car ce suc est alcalin lui-même après les repas. On administre les alcalins dans les affections du foie ; dans celles du rein, lorsqu’on veut augmenter la quantité d’urine ; les injections alcalines sont utiles dans les affections de l’appareil génital de la femme accompagnées d’acidité du mucus utérin ou vaginal. On a obtenu également de bons effets dans le rhumatisme articulaire aigu ; le traitement alcalin diminue la fièvre et la douleur. La diathése inique et ses conséquences (goutte, gravelle, etc.) constituent aujourd’hui l’indication la plus importante.

D r L. Thomas.

Bibl. : Dcjjardin-Beaumetz, art. Alcalins et Alcalines • eaux minérales) dans le Dictionnaire de thérapeutique.

ALCALIS. On donne le nom d’alcalis aux bases métalliques les plus énergiques, notamment à la potasse et à la soude. — Le mot alcali tire son origine de deux mots arabes, al, le, et kali, qui signifie brûler, torréfier, nom qui s’applique également, à la plante (Salsola soda) de laquelle on extrait par incinération et lixiviation des cendres alcalines constituées par du carbonate de soude, tandis que les végétaux terrestres donnent du carbonate de potasse (Potasse perlasse). — La nature composée des alcalis, soupçonnée par Lavoisier, a été démontrée par Davy, qui a décomposé la potasse en ses éléments, au moyen d’une pile énergique, Il fut démontré que la potasse caustique, par exemple, KHO2, est formée d’oxyde de potassium, uni aux éléments de l’eau. — Les bases alcalines sont solubles dans l’eau et fournissent des solutés qui ont pour caractères distinctifs de verdir le sirop de violette, de rougir le curcuma, de ramener au bleu le papier de tournesol, enfin, et surtout, de se combiner aux acides pour former des sels alcalins. — Les bases alcalino-terreuses, comme la baryte, la chaux, la strontiane, possèdent une composition analogue et jouissent des mêmes propriétés générales. — Quant à l’ammoniaque, alcali volatil des anciens chimistes, elle ne se comporte de la même manière qu’autant qu’elle est unie aux éléments de l’eau (V. Sels ammoniacaux).

ALCALOÏDES. 1. Chimie. — On donne le nom A’alcaloîdes à des principes immédiats, azotés, ayant pour caractéristique de se combiner aux acides à la manière de l’ammoniaque pour former des sels. — La découverte des alcaloïdes est d’origine française. En 1803, Derosne, pharmacien à Paris, retire de l’opium une. substance alcaline, la narcotine, à laquelle il attribue des propriétés alcalines. L’année suivante, Séguin put extraire du même produit un autre principe cristallisé, jouissant de propriétés analogues. C’est ce dernier principe qui fut retrouvé en 1817 par Sertuerner, auquel ce chimiste donna le nom de morphine, démontrant que « cite substance était une véritable base capable de saturer les acides. — A partir de cette époque, il fut établi que les végétaux ne contenaient pas seulement des acides ou des principes neutres, et. un grand nombre d’alcaloïdes furent isolés et caractérisés. — Parmi les savants qui ont le plus contribué à enrichir la science de