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AGATHON — AGATI
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thie quelque peu intéressée. C’est chez lui que Platon place la scène de son Banquet. La première victoire tragique d’Agathon est de l’année 446. Nous n’avons de lui que des fragments. Elève de Gorgias, ami d’Euripide, il nous apparaît comme un poète dramatique de la nouvelle école. Il portait sur la scène, à l’exemple d’Euripide, les doctrines des sophistes et alliait la rhétorique à la poésie. C’est lui qui introduisit dans la tragédie ces morceaux lyriques appelés embolima, sorte d’intermèdes chantés par le chœur entre les différentes scènes et sans rapport apparent avec le fond du drame. Agathon était une âme tendre et délicate. Son style, très coloré, contenait un grand nombre d’antithèses. Aristophane, dans sa comédie des Femmes aux Thesmophories, a tracé de sa personne et de son talent une esquisse qui, pour être chargée, n’en offre pas moins, semble-t-il, une image assez fidèle de ce qu’il était comme homme et comme poète. Il parait avoir fait preuve, dans le choix de ses sujets, d’une grande indépendance : tandis que ses contemporains donnaient, en général, à leurs tragédies des titres qui en laissaient aisément deviner le contenu, le nom d’Anthos (la Fleur), titre d’une pièce d’Agathon, reste pour nous une énigme et s’éloigne sensiblement des traditions de la scène attique. Agathon passait à Athènes pour un fin connaisseur en littérature ; lorsque Antiphon de Rhamnus fut condamné comme un des chefs de la conjuration des Quatre-Cents (441 av. J.-C.), comme Agathon louait l’éloquence avec laquelle il s’était défendu : « Quand on a l’àme grande, répondit Antiphon, on tient plus au suffrage d’un seul homme de valeur qu’à celui d’une foule grossière. » (Aristote, Morale à Eudème, III, 5, 6.) En 403, à l’époque de la représentation des Grenouilles d’Aristophane, Agathon n’habitait plus Athènes : il vivait auprès d’Archélaus, roi de Macédoine. On croit que c’est à sa cour qu’il mourut. On trouvera les fragments d’Agathon dans Nauck, Tragicorum græcorum fragmenta ; Leipzig, 1856.

P. G.

Bibl. : Ritschl, Commentationis de Agathonis vita, arte et tragædiarum reliquiis particula ; Halle, 1829 (cf. id., Opuscula philologica, I, 1866, pp. 411-436). — Reichardt, De Agathonis poetæ tragici vita et poesi ; Ratibor, 1853.

AGATHON (Saint), 79 e pape, né à Païenne, sacré le "21 juin 678, mort le 1 er dée. 682. Le fait le plus considérable de son pontificat est la réunion à Constantinople (680) d’un concile œcuménique préparé par le pape et convoqué par lui, de concert avec l’empereur Constantin Pogonat. Ce concile condamna solennellement les Monothélètes (V. ce mot) et il anathématisa les principaux adhérents de cette hérésie, parmi lesquels, un pape, Honorius ou Honoré I er, décédé quarante-deux ans auparavant. L’anathème prononcé contre ce pape, par un concile œcuménique réuni par un autre pape, n’a jamais été levé. Agathon fut le premier qui cessa d’acquitter le tribut que chaque pape payait à l’empereur lors de son élection. Il profita de ce que les empereurs de Constantinople étaient alors tenus en respect, a L’égard de la papauté, par les Lombards qui menaçaient déjà L’exarchat de Ravenne, dont ils finirent par s’emparer. E.-H. V.

Bibl. : Acta. Sanctorum, Bolland., 1. 1, dejanv. 1013. — Baronius, Annales eccles., année 678. — Jaffé, Regesta pontif. Romanorum. — Liber Pontificalis, éd. de l’abbé Duchesne, 1885, in-4.

AGATHOPHYLLUM. Nom sous lequel A. L. de Jussieu (Gén., 431), a établi en 1789 un genre de plantes de la famille des Lauracées, que Sonnerat avait décrit, des 1782, sous la dénomination de Ravensora (v. ce mot).

AGATHOSMA [Agathosma Willd.). Genre de plantes de la famille des Rutacées et du groupe des Diosmées, composé d’arbustes rameux à feuilles alternes, rarement imbriquées ou opposées, entières et couvertes de points translucides. Les fleurs, disposées en général en capitules ou en ombelles au sommet des rameaux, ont un calice de cinq sépales, une corolle de cinq pétales à onglet allongé souvent muni de poils, et dix étamines dont cinq fertiles, alternes avec les pétales, et cinq stériles, réduites à des sortes de baguettes de forme très variable. Les carpelles, au nombre de deux à cinq, ont leurs styles unis entre eux de manière à former une colonne allongée, filiforme, renflée au sommet. Les fruits sont secs et indépendants. — Les Agathosma croissent exclusivement dans l’Afrique australe et particulièrement au cap de Bonne-Espérance. On en connaît une centaine d’espèces. Les principales sont : A. pulchella L., A. hispida Thunb., A. imbricata Willd. et A. cerefolium Barth. et Wendl., dont les feuilles fortement aromatiques, surtout quand elles sont fraîches, servent à préparer des boissons digestives et stimulantes. L’A. imbricata Willd. est quelquefois cultivé en Europe dans les serres chaudes ; ses petites fleurs purpurines, disposées en capitules, exhalent une odeur très agréable. Ed. Lef.

AGATHOTYCHUS, un des auteurs de la médecine vétérinaire du ive ou du ve siècle ap. J.-C. Il reste des fragments de ses écrits.

Bibl. : Jos. Ruellius, Veterinarix medicinae libri duo ; Paris, 1530. — Symon Grvn.eus, Veterinariae medicinse libri duo le même que le précédent, mais sans le texte gr ; Bâle, l. 1537.

AGATHYRSES. Peuples de l’ancienne Sarmatie, dans les monts Carpathes. Ils teignaient leurs cheveux et leur corps de bleu ; aussi Virgile les appelle-t-il Picti Agathyrsi. Ils portaient ordinairement de l’or. Ils pratiquaient la communauté des femmes.

AGATI (Agati Desyx). Genre de plantes de la famille des Légumineuses-Papilionacées, rapporté aujourd’hui au genre Sesbania de Persoon. L’espèce type, Agati grandiflora Desyx (Æschynomene grandiflora L... Coronilla grandiflora Willd., Dolichos arboreus forsk., Sesbania grandiflora Poir.) est un petit arbuste très élégant, remarquable par la grandeur et la beauté de ses fleurs blanches ou rosées, disposées en grappes axillaires peu

Agati coccinea Desvx.