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AA — AAGARD
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une frappante analogie avec le latin aqua, le sanscrit dp, le gothique ahva, le breton ac’h. Très souvent ce mot s’ajoute à la fin d’un nom de rivière en gardant sa signification primitive. Nous nous contenterons d’indiquer les principales rivières connues sous ce nom en Europe.

AA. Rivière de France, prend sa source aux Trois-Marquets, com. de Bourthes-les-Hameaux, cant. d’Hucqueliers (Pas-de-Calais), coule de l’ouest à l’est jusqu’à Verchocq, remonte au nord, traverse Fauquemhergues et Lumbres où elle reçoit la rivière de Bléquin, reprend à cet endroit son cours à l’est jusqu’à Arques où elle devient navigable ; passe à Saint-Omer et de là coule au nord jusqu’à la mer à travers d’anciens marais dont les canaux ou watringues lui envoient leurs eaux. Dans cette partie de son cours elle sépare les pays de langue française de ceux de langue flamande. Elle se jette dans la mer du nord près de Gravelines. Sa navigation est très active : des navires de 200 tonneaux peuvent la remonter jusqu’à Saint-Orner. Elle communique à gauche avec le canal de Calais, à droite avec ceux de Boni bourg et de la Haute-Colme ; elle rejoint la Lys par le canal de Neuf-fossé, la Deule par ceux d’Aire, de la Basse et de la Haute-Deule. Au-dessus de Saint-Omer elle alimente de nombreuses usines. Son cours est de 80 kil., dont 29 navigables.

AA. Rivière de Hollande, affluent de la Dommel. Elle passe à Helmond. Son cours est d’environ 50 kil.,

AA. Nom de deux fleuves de la Russie. Le premier, celui de Courlande, prend sa source dans le gouvernement de Kovno et devient navigable à Mitau. Il se divise en deux bras dont l’un se jette dans la Dvina occidentale et l’autre dans le golfe de Riga. Le second, l’Aa de Livonie (ou Treider Aa en allemand), appelé anciennement Goiva, se jette dans le golfe de Riga un peu au nord de la Dvina. Ses bords sont pittoresques.

AA. Rivière de Suisse, affluent de droite de l’Aare. Elle passe à Lenzburg et au-dessous d’Aarau (Argovie). Elle forme les lacs de Baldegg et de Allwyl.

AA (Saarner-AA). Rivière de Suisse, dans le canton d’Unterwald. Près d’Alpnach, elle se jette dans le lac des Quatre-Cantons. Elle forme les lacs de Lungern et de Sarnen.

AA (Méd.) (V. ABRÉVIATIONS).

AA (Pierre van der), en latin Vanderanus, jurisconsulte hollandais, né à Louvain vers 4530, mort à Luxembourg en 4594, fut successivement professeur de droit à l’université de sa ville natale, assesseur du conseil suprême de Brabant (1565) et président de la haute cour de justice (Raad, i de Luxembourg (1574). Il avait publié deux ouvrages remarquables pour l’époque : Prochiron sive Enchiridion judiciarium ; Louvain, 1558, in-8. — Commentarius de Privilegiis creditorum ; Anvers, 4560, in-8.

AA (Pierre van der), éditeur hollandais, mort vers 1730. Il fonda à Leyde, vers 1682, une librairie, et avec la collaboration de ses deux frères, Hildebrand, graveur, et Baudouin, imprimeur, il publia d’importants ouvrages de géographie, de voyages, de botanique, ainsi que les œuvres d’Erasme (1703-1706, 11 vol. in-fol.) et les célèbres Thesaurus de Gronovius et de Graevius.

AA (Christian-Charles-Henri van der), prédicateur et naturaliste, né à Zwolle le 25 août 1718, mort à Harlem le 23 septembre 1793, probablement le petit-fils du précédent. Pasteur pendant plus de cinquante ans à l’église luthérienne de Harlem, il acquit une réputation méritée par l’éloquence de ses prédications, qui furent imprimées successivement (1747-1792). Ses travaux d’histoire naturelle sont insérés dans les Algemeene Vaderlandsche Lettercefeningen (1798). Il fut un des fondateurs de la Société hollandaise des sciences, à Harlem (1752), et en devint le premier secrétaire perpétuel.

AA (Thierry van der), peintre hollandais, né en 4731 à La Haye, où il mourut le 28 février 1809. Elève de


J.-H : Keller, puis du peintre de la cour, Gerrit Mets, il acquit une grande habileté dans la peinture historiée des panneaux de voitures, selon la mode de ce temps. Ses compositions sont remarquables par leur ordonnance riche et variée, et il excellait à y répandre un grand charme par l’introduction de petits enfants.

AA (Cornelis van der), historien hollandais, né à Leyde en 1749, mort à Amsterdam en 1846, fut libraire à Harlem et à Utrecht, et l’auteur d’un grand nombre de volumes sur l’histoire de son pays.

AA (Pierre-Jean-Baptiste-Charles van der), fils de Christian-Charles-Henri van der Aa, né à Harlem le 34 octobre 1770, mort à Leyde le 42 mai 1842, fut avocat distingué et publia un grand nombre d’ouvrages de jurisprudence. Son fils aîné, Christian-Pierre-Elisée-Robidé (7 octobre 1791-14 mai 1851), a occupé une place marquante parmi les poètes et les prosateurs de son pays ; son second fils, A.-J. van der Aa, a dirigé la publication du meilleur dictionnaire biographique de la Hollande (Biographisch Woordenboek der Nederlanden ; Harlem, 1852-1874, 18 vol. in-8).

AAA (Numis.). Abréviation que l’on trouve fréquemment sur des monnaies d’argent et de bronze frappées vers la fin

de la République romaine, dans la formule : III VIR A.A.A F.F. (triumvir aere, argento, auro, flando, feriundo), placée à la suite du nom du magistrat chargé de surveiller l’émission des espèces.

AACHEN (V. AIX-LA-CHAPELLE).

AACHÉNIEN (Géol.) (d’Aachen, Aix-la-Chapelle, par suite d’une assimilation, d’ailleurs inexacte, entre les sables de cette localité et ceux de la Belgique). Dénomination employée par les géologues belges pour désigner un ensemble de sables diversement colorés, et d’argiles réfractaires, parfois lignitifères, qui, en de nombreux points de la Belgique, au nord de l’axe de l’Artois, recouvrent directement le calcaire carbonifère. Ce sont ces sables qui, sous le nom de Torrent d’Anzin, occasionnent tant de difficultés dans le fonçage de certains puits de mine du Nord. La découverte récente faite à Bernissart (Belgique), dans une poche d’argile de cet âge, de squelettes entiers d’Iguanodon, dinosaurien caractéristique du wealdien anglais, motive l’attribution de l’aachénien au wealdien.

AAGAARD (Niels ou Nicolas), né en 1612, mort en 1657, professeur d’éloquence et bibliothécaire de l’Académie de Soroè, publia un grand nombre de poésies grecques et latines, ainsi que des opuscules de philologie, sur Tacite, sur Ammien Marcellin, sur le style du Nouveau Testament, etc., et un écrit politique : De Optima regendoe ; reipublicoe forma ; Soroë, 1653.

AAGAARD (Christian), frère cadet du précédent, poète latin danois, né à Viborg le 27 janvier 1616, mort le 5 février 1664, professa la poésie à l’Université de Copenhague, puis devint recteur du collège de Rippen (4651) et lecteur de théologie. Il compte au nombre des poètes néo-latins les plus élégants, pour les poèmes suivants : Laurus Cimbrica, poema heroicum de Victoria Christiani IVti adversum classem Sueco-Batavam, die 16 maj 1664 ; Copenhague, 1644, in-fol. ; — Threni hyperborei in exequias Christiani IV ; ibid., 1648, in-fol. ; — De Homagio Frederici III, Danice et Norvegice regis ; ibid., 1660, in-fol. Ses œuvres poétiques ont été recueillies ensuite dans Rostgard, Delicioe poetarum Danorum ; Leyde, 4693, t. Ier, où l’on trouve également une notice sur la vie de l’auteur, écrite par son fils. — Plusieurs autres personnages du nom d’Aagaard se firent connaître au siècle dernier dans le domaine des