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ABYSSINIE — ABZAC

lotions avec une infusion concentrée de tabac, mais il se garda bien de la prescrire seule ; ses clients se seraient moqués de lui. Il donna à chacun d’eux un petit paquet de poudre blanche, composée de farine et de sel pilé ; les frictions étaient simplement destinées à favoriser son action ; la poudre fit fortune. Les naturels prennent tout, peu importe la saveur et le goût, à une condition, c’est que la préparation ne produise pas d’impuissance temporaire. Ils ont soin d’interroger le médecin à ce sujet et, si sa réponse est affirmative, ils préfèrent le mal au remède. L’application des ventouses, le cautère actuel, sont les seuls procédés chirurgicaux connus des naturels. D r L. Thomas.

IX. Faune. — L’Abyssinie forme un plateau élevé avec des montagnes de 16,000 pieds de haut qui s’étendent au sud jusqu’à l’équateur. Ces particularités géologiques expliquent les rapports que présente sa faune à la fois avec celle de l’Afrique équatoriale et avec celle de l’Europe. D’après Wallaee , ce pays fait partie de la sous-région de l’Afrique orientale et centrale qui est une subdivision de sa région éthiopienne (V. ce mot et Afrique). A l’ouest, dans la vallée du Nil et dans les plaines basses et boisées qui en dépendent, on trouve l’Hippopotame, le Rhinocéros bicorne, la Girafe, le Zèbre, des Antilopes d’espèces variées, le Lion, etc., en un mot, les animaux caractéristiques de la faune africaine en général. Un singulier édenté mangeur de fourmis (Orycteropas œthiopirus) représente un type que l’on a cru longtemps propre au sud de l’Afrique. Pueheran a montré que les singes (Cercopitheeus) de cette région orientale appartiennent à des espèces voisines mais bien distinctes de celles de la région occidentale (Sénégal, Gabon, Congo), chaque type étant représenté par deux espèces, en quelque sorte parallèles, l’une orientale, l’autre occidentale ; il en est de même des Antilopes, dont un seul sous-genre (Neotragus) parait spécial à l’Abyssinie. Parmi les oiseaux, le curieux Balœniceps, grand échassier à bec énorme, est confiné sur les rives du haut Nil La faune des hauts plateaux est beaucoup plus intéressante par ses caractères particuliers : c’est là que se trouve le Gelada (Theropithecus), grand singe du groupe des Cynocéphales, remarquable par l’espèce de pèlerine que forment les poils de son cou et de son dos. Deux genres de Rongeurs (Heterocephalus et Pectinator) n’existent que sur ces montagnes : ce dernier présente un grand intérêt au point de vue de la géographie zoologique, car ses caractères ostéologiques le rattachent à un groupe sud-américain. Parmi les Reptiles, on trouve le Crocodile, une grande Couleuvre jaune (Scnphiophis Iiajfrayi), une Vipère très dangereuse (Causas rhombeatus), et un genre voisin des Geckos (Pisturus) qui parait propre à cette région. Les Insectes ont été étudiés par E. Rlanchard d’après les belles collections recueillies par A. Raffray et indiquent plusieurs faunes distinctes : celle des plaines arides du littoral dont le faciès est saharien ; celle des plateaux inférieurs des Bogos et des plaines du Choa, du Tembièn et des Galla-Raia où dominent les types du Sénégal ; celle des hauts plateaux qui rappellent plutôt les types connus de l’Afrique orientale ; enfin celle des sommets des monts Abboi, Miéda et Abouna Yousef dans le sud de l’Abyssinie, la plus intéressante de toutes, car ses types appartiennent pour la plupart à des genres européens. Les Carabiques sont nombreux (Anthia, Polyhirma) , et présentent des formes spéciales (Trirema Raffrayi) ; on remarque encore des Scarabéides, un gros Goliath noir (Goliathus pluto), des Longicornes singuliers (Tetraglenes phantasma), et surtout des Paussides et Clavigérides, habitants des fourmilières, aussi remarquables par leurs mœurs que par leurs formes étranges. Trouessart.

X. Flore. — L’Abyssinie présente deux régions botaniques assez nettement tranchées : 1° la région des vallées et delà côte (altit., l,949 m ), ou presque tous les végétaux perdent leur feuillage pendant la saison sèche ; 2 U la région montagneuse (ait., 1,949 à 4,223 m ) qui offre dans sa partie inférieure des Conifères particuliers (Podocarpus, Juniperus procera) et, vers la région supérieure, le Giharra (Bhynchopetalum) et l’arbre au kousso (Brayera antlwlminthica) . Ces deux végétaux croissent sur les hauteurs les plus élevées des montagnes abyssiniennes. — La limite supérieure des arbres en Abyssinie est déterminée par le kousso (3,573 m ). Schimper ne considère pas comme un arbre proprement dit le Gibarra qui s’élève plus haut (4,223 m ), mais qui périt après sa floraison. On peut dire que les régions botaniques de l’Abyssinie sont bien distinguées par les habitants. Ainsi, le Kola correspond à la région des vallées (0-l,786 m ) ; le Woïna-Déka à la terrasse des Conifères où la vigne est cultivée (■1,786-2,436’°), et le Déka (2,436-3,898-°) aux Ericacées. Louis Crié.

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ABZAC. 1°. Corn, du dép. de la Charente, arr. etcant. de Confolens, sur la Vienne ; 1,285 hab. Eaux minérales. 2° Coin, du dép. de la Gironde, arr. de Libourne, cant. de Coutras, sur la rive gauche de l’Isle ; 1,020 hab.

ABZAC (Marie-Charles-Venance, marquis d’), général français, né à Saintes (Charente-Inférieure) le 29 mai 1822, mort à Milon-la-Chapelle (Seine-et-Oise) le 31 mars 1881. 11 est entré à Saint-Cyr en avril 1841. Souslieutenant en 1843, lieutenant en 1846, capitaine en 1849, chef de bataillon eu 18(i(i, et lieutenant-colonel la même année. Il fut attaché à l’état-major du maréchal do