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PRÉFACE

L’imagination crée les beaux-arts sous leurs différentes manifestations que d’Alembert propose de comprendre sous le terme générique de PEINTURE GÉNÉRALE, car toutes, peinture, sculpture, poésie, musique même, peignent des objets et sont essentiellement des modes d’expressions.

Dans un ouvrage intitulé : Essai sur la Philosophie des sciences, publié en 1834, Ampère a tenté une classification des sciences ; il les divise d’abord en deux grands règnes : les sciences cosmologiques, qui traitent des lois de la nature, et les sciences noologiques, qui étudient les lois de l’esprit. Les sciences cosmologiques comprennent deux sous-règnes : sciences qui traitent de la matière inanimée ; sciences qui s’occupent de la matière vivante.

De division en division, Ampère arrive à former un tableau où les sciences et les arts se trouvent répartis en deux règnes, quatre sous-règnes, huit embranchements, seize sous-embranchements, trente-deux sciences du premier ordre, soixante-quatre du second ordre, cent vingt-huit du troisième ordre.

Auguste Comte reprit, dans la première leçon de son Cours de Philosophie positive, le problème de la classification des sciences.

Le caractère général de sa méthode est, on le sait, d’écarter les considérations relatives à l’essence même des choses. Repoussant la métaphysique et ignorant volontairement les faits qui échappent à l’expérience humaine, il prend pour règle ce qu’il considère comme les lois du développement historique de l’humanité.

C’est ainsi qu’il fait remarquer que le savoir humain a débuté par la connaissance des nombres, que l’homme d’abord apprit à compter les objets. Si la théorie des nombres, illustrée depuis par Fermat, a été de bien des siècles postérieure, elle n’en a pas moins eu pour fondement les premiers essais de certains philosophes grecs et des prêtres égyptiens.

Depuis longtemps on savait compter quand les pasteurs de la Chaldée jetèrent, par l’étude des astres, les fondements de la science que Copernic, Kepler et Newton devaient constituer définitivement.

A son tour, Archimède énonça son principe, et créa la physique des corps terrestres, lorsque les Grecs s’étaient fait, de temps immémorial, une théorie, vraie ou fausse, sur l’ensemble de l’univers céleste.

Les alchimistes, ces précurseurs de la chimie moderne, ont suivi les physiciens de l’antiquité à la distance qui sépare le moyen âge du monde grec et romain.

La biologie est plus moderne encore. Et c’est à peine si, de nos jours, on a pu énoncer quelques-uns des principes qui doivent servir de base à ce qu’Auguste Comte appelait la sociologie, à ce que nous appelons les sciences morales, économiques et sociales.

Cette classification d’Auguste Comte se compose des termes suivants :

Mathématiques (arithmétique, géométrie, mécanique),

Astronomie ou physique générale,

Physique terrestre,

Chimie,

Biologie,

Sociologie.

Elle a l’avantage de représenter, toutes réserves faites à d’autres points de vue, et en tenant compte de l’influence réciproque des sciences les unes sur les autres, les grands traits du développement historique de l’esprit humain ; mais on peut lui adresser un double reproche : d’une part, elle ne fait aucune place