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LES PORTRAITS-CHARGE DE WAGNER.

Wagner, elle ne lui fut cependant pas personnelle comme la redingote grise à Napoléon.

En effet, robes de chambre, toques, calottes^ bérets, sont des attirails essentiellement germaniques ; glands d’or, grosses cordelières, étoffes à grand ramage sont les accessoires préférés du Prudhomme d’outre-Rhin. Il aime à se parer, à se coiffer de ces objets quelque peu grotesques, et Wagner, malgré sa supériorité artistique, a montré que sur ce point il partageait les goûts épiciers de la bourgeoisie allemande. Or ce

vêtement prétentieux jouant un rôle dans la caricature, l’auteur de Lohengrin était fatalement destiné à se voir ainsi habillé.

Ne s’était-il pas signalé à l’attention de ses concitoyens autant par sa garde-robe que par sa musique ? Ne parlait-on pas de l’excentricité de ses coupes et de la richesse de ses étoffes : soies et velours, ne servaient-ils pas à tour de rôle, à la confection de ce vêtement sans rival ? Wagner devint donc la robe de chambre faite homme : bientôt, on l’accusa de ne pas payer ses couturières — car c’étaient des mains féminines qui habillaient le maestro — et dans Vienne, les langues

Portrait-charge publié dans le Wiener Hnmoristisches Jahrbuch. (Almanach pour 186V.)