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LES PORTRAITS-CHARGE DE WAGNER.

fois, le faible et le fort de Wagner : littéraires ou graphiques, tous les portraits s’accordent à nous le montrer avec des bérets gigantesques, avec des robes de chambre historiées.

Écoutons les écrivains. Voici le dessin au trait d’un sympathique, Charles de Lorbac :

Il est très orii :,inal à voir, enveloppé dans sa robe de chambre en velours vert, coifTé d’une grande toque de même couleur, et caressant des lèvres le bouquin d’ambre d’une longue pipe de tabac turc.

Plus tard, Drumont qui, tout au moins, chercha à rester impartial et me semble y être parvenu, nous fera toucher du doigt, d’une façon plus intime, les besoins luxueux du musicien ; besoins qui, bien antérieurement, avaient frappé le compositeur russe Damcke lorsqu’il alla visiter Wagner proscrit à Zurich.

Profondément spiritualiste dans son œuvre, Fauteur du Tannhduser est matérialiste dans sa vie. Généreux jusqu’à la prodigalité, il aime les beaux meubles et les appartements somptueux, la bonne chère, le Champagne et les vins du Rhin pétillant dans le cristal, la nappe éclatante de blancheur sur laquelle ruisselle la lumière des bougies.

En quittant l’avenue Matignon où il habita à son arrivée à Paris, il se fit meubler, rue Newton, un hôtel charmant qu’il fut forcé bientôt d’abandonner pour un appartement relativement plus modeste, rue d’Aumale.

Balzac travaillait dans une robe de moine. Wagner a une passion pour les robes de chambre en velours violet ou bleu de roi, que relèvent de grosses torsades d’or.

Et de deux. Une seule chose varie, la teinte de la robe de chambre ; ici, verte, là, violette.