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LES PORTRAITS-CHARGE DE WAGNER.

n’avait pas repoussé l’influence française, si, favori d’un prince déjà trop enclin aux dépenses fastueuses, il ne s’était pas trouvé mêlé à des discussions politico-budgétaires, il est bien certain que son iconographie ne présenterait ni des proportions aussi volumineuses ni des formes aussi multiples. Comme Meyerbeer, comme Rossini, comme Berlioz, sa figure n’aurait pas dépassé les limites du simple portrait-charge ; son domaine et sa popularité ne se seraient pas étendus au delà.

Mais ayant touché à tout, il s’est, naturellement, exposé à toutes les attaques ; le réformateur, le polémiste, n’ont pas été plus épargnés que l’homme.

Le physique, les caricaturistes Font vu suivant les portraits littéraires : front immense finissant en pointe, nez crochu de Polichinelle ou d’oiseau de proie, menton en galoche, — tous trois avançant de façon à former des caps, des promontoires,’ — œil sortant de la tête, lèvres rentrées en cul-de-poule.

Certains croquis sont de véritables portraits humoristiques de l’homme, saisi sur le vif, en plein exercice de ses fonctions — tel le Wagner dessiné par la Vanity Fai ?^ — d’autres sont des charges volontairement poussées à l’exagération. Tantôt il apparaît ayant une vague ressemblance avec le profil d’Ibsen, tantôt il incarne en lui le type du musicien allemand : d’autres fois, le nez et la physionomie elle-même revêtent une allure particulièrement judaïque ; malice innocente et non sans un certain caractère de vérité qui fera le bonheur et sera la douce vengeance des dessinateurs israélites.

La tête, seule, n’est jamais grotesque ; il faut le corps