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RICHARD WAGNER EN CARICATURES.

Donc^ tout en composant la Tétralogie^ il remerciera ses hôtes par des fugues dans le domaine de la fantaisie, il improvisera des mesures aux accords joyeux ; lui qui a rêvé le sublime et le puissant en musique, il sacrifiera àThumour comme un simple mortel^ comme un vulgaire faiseur de couplets d’opérette.

Wagner est un Allemand de pure race : il aime à rire, à se déboutonner, il est de la famille de ces directeurs d’académie qui, le crayon à la main, dessinent des charges pour les journaux illustrés. Alors même qu’il pontifie, il a toujours en lui un vieux fond de professeur d’outre-Rhin, il est toujours quelque peu l’homme aux lunettes d’or et à la boîte d’herboriste entonnant avec les jeunes le célèbre Gaiideamus ! Gaudeaynus ! juvenes dum siimus.

Donc, « rions et chantons », c’est lui qui nous y invite, comme dans Une Capitulation, et notons soigneusement ces petits riens par lui improvisés au piano, car des remerciements mis en musique par Richard Wagner cela équivaut à une caricature de Puvis de Ghavannes, à une réclame de parfumerie versifiée par Chateaubriand, ou encore à un dessin polisson de David (1).

Dans un livre où l’on se propose d’étudier le grand compositeur par le document caricatural, il était à coup sûr curieux de le montrer lui-même sous un jour moins solennel, en pantoufles et en robe de chambre... ceci dit

(l) L’autographe musical que nous donnons ici a paru du vivant de Wagner déjà, c’est-à-dire en 1877, dans la Neue lUustrlrle Zeitung de Vienne, avec un texte de mon excellent confrère V.-K. Schcmbera, aujourd’hui directeur du Fif/aro viennois, le uiodMe des journaux à caricatures politiques.