Page:Grand-Carteret - Richard Wagner en caricatures, Larousse.djvu/50

Cette page n’a pas encore été corrigée
44
RICHARD WAGNER EN CARICATURES.

de Tart national, n’est-ce pas la félicité céleste pour les couples germaniques épris des clairs de lune et des soirées bayreuthiennes ! « Sois heureuse, ô ma Thilda(Mathilda ) » dit une comédie-bouffe jouée à Vienne : « tu pourras de tes propres yeux, contempler l’effigie et la griffe magistrale de ton roi, de ton Richard. »

Et après les fiancés des bords du Rhin, les collectionneurs américains, tous les rastaquouères vivant aux crochets de la célébrité, tous ceux dont la spécialité consiste à braquer sur les hommes célèbres le revolver de la demande d’autographe, tous ceux qui possèdent la collection unique à laquelle ne manque jamais qu’une seule pièce, celle du Maître à qui l’on écrit.

Et timbres-poste d’affluer à Bayreuth pour la réponse désirée, mendiée, quêtée ; timbres-poste dont on eût pu, suivant le dire d’un intime du Jupiter musical^ tapisser tous les murs de la villa Wahnfried. Ce que sont les demandes d’audiences ou de secours dans un ministère, dans une administration officielle, telles furent les demandes de copie adressées au prince de la musique.

A tout cela l’auteur du Loliengrin répondit peu ou point : on ne saurait l’en blâmer d’autant plus qu’il se réservait pour les intimes.

Gomment ! c’est ce que nous allons voir.

Gomme la peinture, comme la poésie, comme tous les arts d’improvisation et d’inspiration, la musique prête facilement à la pochade, au croquis prestement enlevé, et Wagner, à la façon de ses compatriotes, est un solennel qui ne craint point le rire. Artiste multiple, il passe avec une égale aisance du poème épique à la gaudriole, du drame musical à Tépigramme orchestrée.