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III
LES AUTOGRAPHES MUSICAUX
DE WAGNER
L’impôt de la signature et de l’autographe. — Fiancés allemands et collectionneurs américains. — Comment Wagner savait remercier ses hôtes en musique.

Nombreux sont les autographes de Wagner, lettres ou musique ; plus nombreux encore les faux autographes, car il y a eu tout un commerce de manuscrits wagnériens, créé pour répondre aux incessantes demandes d’un public enthousiaste.

Comme tous les personnages en vue, comme tous ceux qui, à un moment donné, paraissent incarner en eux le génie d’un pays, Wagner qui, plus heureux qu’un roi, est mort sur son Bayreuth sans avoir eu de Sedan, a passé par l’impôt de la signature et de la pensée manuscrite. Il n’a pas eu seulement à subir le coup de l’album, la traite forcée tirée sans avis, à bout portant ; il lui a fallu encore faire face aux épîtres terriblement suggestives des jeunes fiancés wagnéromanes voulant, en guise de cadeau de noces, offrir à leur Elsa ou à leur Brunhild, quelques lignes de la main du Maître. Un cœur, un piano, le portrait et la signature du créateur