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PORTRAIT GRAPHOLOGIQUE DE WAGNER.

ne songe nullement à prendre fait et cause pour l’aliéniste et pour les magistrats ; car j’appelle de tous mes vœux l’époque sage, réformatrice, humainement éclairée, où l’esprit juridique, imbu de principes nouveaux, regardera les Bismarck comme des monstres, comme des criminels envers la société et repoussera toute comparaison entre eux et les innocents initiateurs des réformes artistiques, littéraires ou musicales. Ce que je tenais à montrer, c’est l’idée qu’on se faisait de Wagner, en Allemagne, dans certaines atmosphères spéciales.

Et maintenant, demandons à la graphologie son passeport physique.

Depuis quelques années, on a beaucoup étudié les grands hommes par l’écriture, il s’est même établi des « tireurs de portraits graphologiques », nouveaux astrologues lisant au travers des jambages et des formes données aux lettres, comme d’autres lisaient jadis par les astres ou par la chiromancie. Donc, puisque graphologie il y a, « graphologicons >> sur Wagner, laissons de côté l’homme, ses actes, ses œuvres, et guidons-nous à l’aide des documents originaux ici reproduits, c’est-à-dire la lettre à Gabriel Monod, ses diverses signatures^ son autographe musical. Sine ira et cum studio.

Premier document (1). — Fin de lettre écrite après Tannhâuser et Lohengrin, en décembre 1854. Ce qui surprend, tout d’abord, c’est le soin, la propreté calligraphique de l’écrivain : très certainement ces lignes ont

(l) J’emprunte ces documents à une très intéressante étude publiée par le Schorer’s Familienblatt . Du reste, depuis la mort de Wagner, quantités d’ailtographes du maître ont paru dans les journaux allemands.