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FIGURES DE L’ENTOURAGE DE WAGNER.

tient lui aussi une grande place dans l’iconographie wagnérienne.

Cependant jadis, à Munich, alors que artistes et poètes voyaient d’un mauvais œil grandir Tamitié du compositeur et du Roi, des pochades d’atelier dans l’esprit de celles qui ridiculisèrent la trilogie wagnéro-bulowienne couriiront sur le souverain et sur le musicien.

En 1876 c’est le roi Louis II qui, le premier, et du plus profond du cœur, saluait par télégraphe le succès de la grande fête quelquefois appelée le « couronnement de Bayreuth » pour faire suite au « couronnement de Versailles ».

Wagner avait coutume de dire : « Des rois comme lui il ne s’en fabrique plus. »

Il avait raison, car jamais monarque ne fut pareillement imbu et de sentiments esthétiques et de l’esprit personnel d’un artiste. Louis XIV et autres « protecteurs » tant « chantés » daignèrent honorer de leurs générosités quelques gens de lettres ou artistes ; ils n’élevèrent point leur « divine autorité » jusqu’à eux, ils ne virent en eux ni des confidents ni, encore moins, des intimes.

Or, Wagner et Louis II furent liés de la plus étroite des amitiés, celle de la confraternité intellectuelle. Celui-ci devenu roi, Wagner fut maître. En buste, en statue, en médaille, en cachet, le prince voulut avoir le compositeur sous toutes les formes ; à reproduire ses traits ou les figures des héros de ses drames les artistes de la Cour ne suftisaient point ; douce manie, moins dangereuse pour l’humanité que la folie militaire. Si Louis II n’avait pas eu des ministres et des Chambres, Munich posséderait aujourd’hui le fameux théâtre modèle pour lequel l’architecte Semper avait dressé un devis de 5 millions.

En tout cas, personne ne fit pareille consommation de musique. Après les sérénades espagnoles les sérénades bavaroises, toutes deux solitaires et mystérieuses, mais les unes bornées à deux personnages alors que, pour les autres, des musiques de régiment venaient souffler dans leurs trombones du Wagner inédit.