têtes couronnées, il faut croire que Gosima Liszt se laissa à son tour convertir par le prophète de la nouvelle religion musicale, puisqu’elle devint officiellement, en 1870^ M"’ Richard Wagner (1).
A Munich le ménage de Bùlow et Wagner ne formaient qu’une seule et même famille et, déjà, dans les ateliers de la très artistique et souvent peu respectueuse cité de risar, couraient sur les malheurs de Hans des pochades cruellement satiriques (2). On montrait les clefs du Tannhàuser portées en bon endroit par de Biilow% ou bien encore on épiloguait sur l’emploi fait par Wagner des cornes de l’antiquité.
De 1864 à 1869, l’humour des satiriques se donna ainsi libre cours ; du reste mordante, sans être jamais injurieuse, sans dépasser les bornes de la bienséance ou tout au moins du fait acquis ; des dessins crayonnés à la hâte, tout aussitôt photographiés, passèrent de main en main. On sait que Munich est un véritable Eldorado pour la pochade d’atelier, ici c’était La Trilogie suivant Richard Wagner^ là T Avenir de la famille , ou bien encore Richard Paris et le moderne Mènèlas.
(1) C’est par un jugement de la « Chambre des mariages m, rendu en novembre ou décembre 1869, que Hans de Biilow, ex-maître de chapelle du roi. fut légitimement séparé de sa femme.
Le 25 août 1870, celle-ci épousait Wagner. Voici la reproduction de la communication officielle annonçant la célébration du mariage à Lucerne.
« Wir beehren uns, hiermit unsere am 25 August, d. J. in der protestantischen Kirche zu Luzern vollzogene Trauung anzuzeigen.
« Richard Wagner. Cosima Wagner geboren Liszt. »
■ Les témoins des mariés étaient Hans Richter et Mi^^ Mahvida von Meyscnburg, femme de lettres, qui fit partie de la trilogie Liszt-Wagner-Bulow.
(2) En 1864, lorsque Wagner séjournait sur les bords du lac de Slarnberg, M"« de Bùlow, accompagnée de ses enfants, allait rejoindre le compositeur dans sa villa.
