LOHENGRIN ET L ART A VIENNE
Cette composition du dessinateur Juch, à la fois professeur à l’École des Beaux-Arts de Vienne et caricaturiste d’une très grande allure, est conçue dans un esprit essentiellement intellectuel. Ce qui triomphe en ce dessin c’est bien Fart, toujours éternel, toujours vivace, supérieur à toutes les rancunes, à toutes les haines ; mais pourquoi son « Lohengrin » est-il si germain ?
Ce qui doit débarrasser à jamais la « Madame Revanche » des
marmitons et des manifestants de carrefours, ce n’est pas le
chevalier Teuton, c’est la compréhension par tous des œuvres
dues au génie humain, que l’auteur s’appelle Wagner ou Victor
Hugol
Très curieuse, du reste, cette persistante personnification de l’Allemagne en « Lohengrin » , en chevalier bardé de fer. Artistes et poètes, qu’ils soient du Nord ou du Sud, veulent toujours voir dans la moderne Germanie l’esprit héroïque des anciens temps. A les feuilleter et à les lire, elle seule aurait conservé le souvenir des vieilles légendes et des romantiques récits.
Mais peu importe 1 Contre les rats, — personnification du ruisseau, — et contre les ânes qui, ici, trônent peut-être un peu trop majestueusement devant l’Opéra, tous les gens de sens seront d’accord.
Et, à tout prendre, le crayon de Juch et des dessinateurs du Figaro a toujours été trop favorable, trop sympathique à la France pour qu’on se formalise outre mesure des petites allusions du dessin.