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RICHARD WAGNER EN CARICATURES.

ment la campagne de La France contre le Lohengrin^ campagne que termina une sorte de plébiscite ouvert par ce journal sur Fopportunité ou la non-opportunité de la représentation de Topera sur une scène subventionnée.

Tel Napoléon III disant au pays : « Voulez-vous l’Empire ? — L’Empire, c’est la paix ! » tel le journal La France^ avec un sérieux grotesque, faisait appel à ses lecteurs pour savoir s’ils étaient pour ou contre Lohengrin. Et le 14 septembre, non moins sérieusement, il publiait les premiers résultats de cette consultation en chambre par voie de « canard ». L’Empire avait eu ses Oui^ La France eut ses Non mais la majorité négative du 14 septembre 1891 n’a pas plus servi la cause des « antilohengriniens », que la majorité affirmative du 8 mai 1870 n’avait servi la cause de l’Empire.

Quelques-unes de ces réponses valent la peine d’être conservées, c’est pourquoi je n’hésite pas à les reproduire ici.

Je prends au hasard, parmi ce lot curieux ;

Monsieur Bertrand (1),

Je vous écris au nom de la famille Bonneau (quatre personnes), au sujet de Lohengrin.

Un gouvernement tant soit peu patriote n’eût jamais osé laisser jouer cet opéra dans une salle rétribuée par toute la nation. Il aurait dû attendre que nos musiques militaires puissent jouer la Marseillaise au Broglie de Strasbourg.

Bonneau.

Autre factum :

Lohengrin n’est plus une manifestation musicale. C’est une courbette devant l’Allemagne, une sorte de protestation contre Cronstadt.

Et l’on s’explique que le peuple de Paris veuille bombarder de pommes cuites l’Académie nationale de MM. Ritt et Gailhard.

André Valentin.

Toujours dans le même esprit :

Cette pièce va servir de prétexte ji manifestation pour des milliers d’Allemands. Les applaudissements de ces Teutons amèneront forcément une bagarre.

Un ancien franc-tireur de Paris-Chdteaudun .

(1) C’était le nom du rédacteur chargé de centraliser les missives du plébiscite « vvagnéro-lohcngrinien ».