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LE WAGNÉRISME EN FRANCE ET À L’ÉTRANGER.

N.-B. — Avvertiamo i lettori del «Follet,- N.-B. — Nous avertissons les lecteurs du

to x.che tutti indistanienle, anche i cretini FoUeito, que tous indistinctement, môme

délia Scala, possono leggere a prima vista les crétins de la Scala, peuvent lire à pre-

questa musica chc si adaita tanto bcne alla micro vue cette musique s’adapiant si

paroln. I nostri lettori ci saranno grati di bien aux paroles. Nos lecteurs nous sau-

averli iniziati in quoi misteri, la cui igno- ront gré de les avoir initiés à ces mystè-

ranza compromise tanto la riputazione del res, dont l’ignorance a tant compromis

publico dei Teatro dcUa Scala in quest’ cette année la réputation du public du

anno ! théâtre de la Scala !

(Spirito Folletto, de Milan, 2i avril 187 ;i.)

Cette charge, qui ne manque ni d’intérêt, ni d’allure artistique, a trait à la première représentation de Lofiengrin à Milan. La pièce tomba au milieu de sifflets tels, qu’on ne put même pas achever le dernier acte. Les artichauts, les oignons et autres légumes figurés sur le dessin, rappellent la nuée de projectiles végétariens qui furent alors lancés de toutes parts sur la scène.

En effet, tandis que Bologne s’est toujours enthousiasmé pour la « musique de l’avenir », Milan restait partisan convaincu de l’ancien système mélodique. Cette préférence est même si accentuée dans l’antique cité lombarde qu’on a terriblement sifflé le « Mefistofele » du milanais Arrigo Boïto, opéra qui, peu après, devait faire triomphalement le tour de tous les théâtres italiens (1).

Au milieu du dessin, paraissant être de la musique, se trouve l’épigraphe suivante :

« Lohengrin — dramma ed opéra — di Riccardo Wagner — Musica — dell’avvenire — dedicata — a Lucca, Filippi e consorti.

— Edizione proibita — in Italia. » En voici la traduction :

« Lohengrin — drame et opéra ^- de Richard Wagner — Musique — de l’avenir — dédié — à Lucca, Filippi et C»*’.

— Édition défendue — en Italie. »

Lucca était l’éditeur qui avait acheté le droit de représentation ; quant à Filippi, on vient de voir quelles étaient ses opinions musicales.

(1) Arrigo Boïto, poète et musicien de grande valeur, no en J8’»2. Gomme Wagner il a écrit le livret et la musique de plusieurs de ses œuvres. D’autre part, c’est lui qui a traduit en italien Tristan et Iseult ainsi que Rienzi. Il fut, avec Filippi, à la tête du mouvement wagnérien en Italie.