Page:Grand-Carteret - Richard Wagner en caricatures, Larousse.djvu/227

Cette page n’a pas encore été corrigée
221
LE WAGNÉRISME EN FRANCE ET À L’ÉTRANGER.

Vénus. Il entre dans le Vénusberg, écoule les chants et contemple les danses des nymphes enchanteresses, qui cherchent à le retenir par toutes les ruses libertines de la tentation, par toutes les menaces de la puissance infernale. Puis il se retrouve sur terre. Le landgrave Herman, accompagné de ses chevaliers, parcourt la forêt ; ils reconnaissent Tannhauser qui triompha si souvent dans les tournois poétiques et dont le souvenir est resté vivant dans le cœur d’Elisabeth, nièce du landgrave. Tannhauser, après avoir revu Elisabeth, va à Rome, pour obtenir le pardon de ses fautes, mais il n’a pas été absous. Alors, plein d’une sinistre amertume, il se replonge dans le palais de Vénus l’enchanteresse. Mais Élisabeth est morte, en invoquant pour lui le Dieu clément : sauvé malgré lui, le pénitent repoussé s’agenouille devant la morte, pendant que s’élève, entonné par toutes les voix, le chant des pèlerins.

Du reste, pour mieux préciser encore ce drame d’une si grande signification symbolique, il suffit de dire que c’est l’éternelle lutte entre le Plaisir et le Devoir, entre la Chair et l’Esprit, entre Vénus et Dieu.

II

TANNHÄUSER A PARIS (1861)

Voici, d’autre part, en images et en légendes, la plupart des croquis de Cham publiés dans le Charivari, soit à propos des concerts Wagner au Théâtre Italien, soit lors des trois représentations du Tannhäuser dont on a pu lire, plus haut, le récit mouvementé.

On aura ainsi l’impression complète de la satire, par la plume et par le crayon : l’un manié par le maître de l’actualité graphique, l’autre entre les mains de Pierre Véron.