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RICHARD WAGNER EN CARICATURES.

tionalisme très pur, parce que le Prince aime la musique de l’avenir, parce que cela lui donne Toccasion d’aller une fois par an à Bruxelles, parce que cela lui sied bien à elle, la fleur décadente fin de siècle, de soupirer en pensant aux jeunes vierges de missel moyen âge.


Pour conclure, je dirai : vive la musique de Wagner dans ce qu’elle a de large, d’ample, de puissant, de profondément humain, mais mort à ce wagnérisme fin de siècle, véritable excroissance maladive.

Encore quelques événements comme les soirées de septembre 1891, encore quelques adaptations mondaines et le wagnérisme n’aura plus de Wagner que le nom, de musical que les charivaris auxquels il donne lieu.

Et c’est, pour les âmes d’élite, chose véritablement navrante de penser que, sous prétexte d’art, il s’est agi du renversement ou du maintien d’un ministre, de la liberté ou de la licence de la rue, d’accès de nervosisme patriotico-politique ; comme si nos goûts, nos idées, nos sympathies devaient nous être imposés de haut, manu militari^ comme si l’interdiction d’hier ou l’autorisation d’aujourd’hui, le refus de protéger l’entreprise individuelle d’un artiste ou la mise sur pied, hautement annoncée, de brigades entières destinées^ sans doute, à défendre la « boîte à sons » contre des musicoclastes^ avaient à faire quoi que ce soit avec la musique de l’avenir ; comme si ce luxe de « précautions inutiles » tranchait la question de l’avenir de la musique dans un sens ou dans un autre.

Il est permis à des caricaturistes d’esprit de viser avant tout l’actualité ; à Blass de placer sur l’Opéra français