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RICHARD WAGNER EN CARICATURES.

Le comique de bon aloi a ceci de précieux que, comme au fond du verre, on y trouve la vérité.

Bientôt le « succès d’enfer » sera en France ; et, qui sait, peut-être mieux et plus qu’en Allemagne.

Échanges d’idées et de génies entre les peuples, qui sont de toute antiquité, qui nous ont montré la France donnant Calvin à Genève et Genève lui rendant Rousseau ; qui nous montrent en ce moment Zola implantant en Allemagne le naturalisme déjà combattu ici par la mièvrerie décadente et réactionnaire ; qui nous permettra d’assister au spectacle, plus étrange encore, de Wagner se survivant par la France, déjà plus « wagnérienne » que l’Allemagne.

Contre le wagnérisme musical, je n’ai rien à dire, ici tout au moins ; mais, de l’étrange maladie wagnéroschopenhauériste, doctoralement propagée par quelques ennuyeux personnages, Dieu veuille nous garder !

En attendant, la société calviniste, privée, depuis trois siècles de toute sève artistique, semble devoir être l’intermédiaire qui nous inoculera le vaccin-Wagner. Il y a, en effet^ dans ces spéculations pliilosophico-musicales quelque chose qui plaît plus particulièrement à son esprit raisonneur et symbolique.

Laissons l’œuvre ; revenons à l’homme.

Après le Wagner considéré comme maître dans le genre ennuyeux, voici le Wagner considéré comme ennemi de la France.

Quand la politique, non contente d’absorber déjà toutes les forces vives des nations, se met à empiéter sur le domaine artistique ou littéraire, c’en est fait de nous. Et au fond, malgré les apparences contraires.