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RICHARD WAGNER EN CARICATURES.

sique de M. Barbier. Le Temps, ce brave papa l’Avenir, y était chanté sur Tair de la garde-citoyenne :

Et que m’importe mi siècle que je raille, Et qui sera fmi dans quarante ans, Non, ce n’est pas pour lui que je travaille, A Favenir, je consacre mon temps.

Pour être illustre, il faut savoir attendre ; Car l’avenir appartient aux puissants. Ceux qui, demain, n’auront pu me comprendre, Me comprendront, j’espère, en mil neuf cent.

Eh ! eh ! la prophétie est en train de se réaliser.

Ya-Mein-Herr avec son sous-titre pompeux : « cacophonie de l’avenir, en trois actes, sans entr’actes, mêlée de chants, de harpes et de chiens savants », prévoyait également le succès du wagnérisme musical. On aurait bien voulu, pour se distraire, aller écouter les chiens hurler, sans songer que c’était le commencement de la révolution qui allait mettre en présence musique italienne et musique allemande, révolution grâce à laquelle la musique dramatique française pourrait, à son tour, prendre naissance.

Ya-Mein-Herr ^ vous avez raison ; ce n’était pas de l’amour, mais bien de la rage, et MM. Glairville, Delacour et Thiboust quand ils faisaient défiler sur la scène des Variétés des chiens costumés en chiens de saltimbanques ^ ayant tous, en bandoulière, de petites harpes, et quand ils leur disaient : « à la niche, les comédiens de l’avenir », ne se figuraient pas que, le temps aidant, les chiens se transformeraient en dragon à vapeur.

Toujours est-il qu’elle était bien parisienne, franche