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RICHARD WAGNER EN CARICATURES.

Le roi Oyayaye XXXIII, mon puissant maître, m’envoie vous demander si vous consentez à venir dans l’île qu’il gouverne. Nous faisons construire un théâtre en plein vent ; vous seriez bien aimable si pour pièce d’ouverture vous veniez faire représenter votre Tannhàuser. Je suis convaincu que vous aurez dans notre île un succès immense.

Nous vous attendons avec impatience.

Je baise vos genoux.

Le régisseur du grand théâtre Oyayaye XXXIII,

BIBI.

Et Adrien Huart ajoutait : « On nous affirme que Richard Wagner a l’intention d’aller à la Cour de ce fameux monarque. »

Du reste, littéraire ou graphique, la caricature ne variait pas ses attaques ; l’une revenait toujours à la scène du Vénusberg, ce « mont de Vénus » qu’on ne prononçait pas sans faire appel à mille sous-entendus, au chalumeau du pâtre, à sa chanson de Dame Holda, au carillon du troupeau, à la meute des chiens ; invariablement, l’autre demandait à Morphée ou au Temps le choix de ses sujets. Chiens, chanteurs, public, tout le monde s’endormait, ou bien l’avenir se mettait de la partie. Il fallut vraiment tout l’esprit de Gham pour trouver des mots drôles, pour donner aux dessins une forme variée.

Commencée en février 1860, avec les concerts, cette campagne par la plume et par le crayon dura jusqu’à l’effondrement du Tannhàuser, mais sans que la satire se soit jamais décidée à complètement abandonner Wagner, dont la réputation de « raseur » ayant gagné chacun, du petit au grand, semblait être désormais un fait acquis.