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LE WAGNÉRISME EN FRANCE ET À L’ÉTRANGER.

ne comptait à Paris que des ennemis personnels ; il ne s’était pas encore aliéné l’esprit national.

Donc, dans le Charivari, ce fut une véritable avalanche de bons mots écrits et dessinés ; on ne peut regarder sans regret ces vignettes si admirablement interprétées par les graveurs,, si enlevées, si françaises d’allure, qu’encadre un texte également spirituel.

Plus rien des sifflets et des sérénades de mirlitons^ mais bien l’esprit gouailleur du gamin de Paris, cet esprit d’à-propos qui toujours se montra peu tendre à l’égard des musiciens, — je ne sais pourquoi, mais il me semble qu’on trouverait facilement chez le peuple de la grande cité quelque chose de Tantipathie de Victor Hugo pour le bruit dit « musical », — cet esprit qui, dans le temps, n’avait guère mieux accueilli l’Italien Rossini immédiatement surnommé Tamhourrossini, et communément représenté harnaché de cymbales et de grosses caisses.

Chamailleries de Wagner avec l’Opéra, cet Opéra qui, dans le lointain de sa province allemande, lui apparaissait jadis comme l’Eden rêvé, procès avec ses librettistes, étrangetés de son caractère, tout cela mélangé aux satires sur la musique de l’avenir, aux jeux de mots sur les noms des personnages, constituait le fond des articles satiriques. Dans les Tribulatmis du Tannhauser , « wagnériade en plusieurs tableaux » , M. Pierre Véron montrait Wagner réclamant sans cesse des délais nouveaux, par exemple : « un mois et demi de répétitions pour dresser les chiens qui, dans la scène de chasse, aboient au-dessous du ton », et finissant par ne pas être joué afin de rester logique avec