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RICHARD WAGNER EN CARICATURES.

bottier, et ces personnages donnent naissance à des plaquettes humoristiques, qui ne sont pas toujours d’un esprit très fin, mais qui amusent un instant, qui amènent le rire sur les lèvres, qui dérident — tel fut le cas pour ScliuUze und Millier im Ring des Niehelungen — jusqu’aux wagnéristes les plus enracinés.

A Vienne, ville de luxe et de plaisirs mondains, où le théâtre est devenu, comme à Paris, une des nécessités de la vie sociale, les feuilles à caricatures s’occupent des actrices et des propos de coulisse. Chaque année les représentations de Bayreuth fournissent à la Bombe, aux Humoristisclie Blatter, au Floh, le sujet de piquantes compositions dont quelques-unes ont déjà pris place ici ; ou bien ce sont de grandes planches, quelquefois même des numéros entiers, consacrés à la satire graphique de la pièce représentée.

Mais à Berlin_, comme à Leipzig, comme à Vienne, on se complaît surtout aux calembours, aux jeux de mots qu’amènent si facilement les personnages et les sujets des opéras wagnériens. Tous les noms, déjà quelque peu barbares, de la mythologie wagnéro-germanique :

— Amfortas, Gurnemanz, Kundry, Hunding le guerrier, Brangaene la caressante, Gutrune sœur de Gunther, les filles du Rhin, Woglinde, Wellgunde, Flosshilde, et les Wœlsuîigen (les descendants de Wotan), et les Gibischungen (les descendants du roi Gibisch), — sont torturés, allongés, intervertis dans leurs syllabes. Pourvu que cela résonne à l’oreille et produise le bruit de la vaisselle cassée, ce Klad-de-ra-datscli si rythmique, peu importe le reste !

La déesse Fricka reçoit en bon français une fric-