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RICHARD WAGNER EN CARICATURES.

Betz[1], chargé du rôle de Wotan, ayant quitté Munich, il fallut, au dernier moment, tout réorganiser avec le concours d’autres forces.

Quant à La Walkyrie elle fut jouée peu de temps avant la guerre, le 26 juin 1870.

Durant cette première période, Wagner s’était surtout attaché à la création d’une École royale de musique et d’art dramatique[2] à la tête de laquelle il comptait placer le ténor Schnorr de Carolsfeld, celui-là même dont il n’avait cessé de faire le plus grand éloge, qui, en 1862, à Carlsruhe, l’avait si vivement impressionné comme Lohengrin et qui, tout récemment, venait de créer à Munich le rôle de Tristan. Malheureusement pour lui, Schnorr de Carolsfeld, dont l’organe inépuisable était constamment « à la hauteur de l’élément spirituel », — ce sont ses propres appréciations — mourut en 1865.

Wagner rêvait déjà son théâtre-modèle[3] et suggérait au roi l’idée de bouleverser dans ce but tout un quartier de Munich ;


    Neue Freie Presse, 26 mai 1866. « Nouvelles des Cours : Comme l’annonce la AUgemeine Zeitung, le roi Ludwig II a quitté Munich dans le plus strict incognito pour Rorschach (port suisse sur le lac de Constance), où il doit se rencontrer avec Wagner. » Et le soir même, dans sa seconde édition, le même journal ajoutait : « Le roi Ludwig II est rentré avant-hier au château de Berg, retour de son excursion en Suisse. »

  1. Frantz Betz, de l’Opéra de Berlin, a chanté le répertoire wagnérien dans nombre de villes allemandes.
  2. Bericht an Seine Majestæt Kœnig Ludwig II von Bayern über eine in München zu errichtende Musikschule. Munich, 31 mars 1865.
  3. Les journaux bavarois, prussiens et autrichiens sont, de 1865 à 1867, remplis d’articles sur Wagner, le roi Ludwig II, la cour de Bavière et les partis politiques. Certains organes accusaient Wagner d’être à la tête d’un parti démagogique voulant révolutionner à tout prix la Bavière, et se demandaient même s’il ne travaillait pas pour les « intérêts prussiens ». M. Nicolaus Œsterlein, dans le tome III du catalogue du Wagner-Museum, donne une courte analyse de ces intéressants articles (nos 6740 à 6778).

    En ce qui concerne le Punsch, deux caricatures publiées par lui en 1866 sont tout à fait concluantes. La première représente un soldat bavarois dansant aux sons de la musique de l’avenir (un violoncelle dont joue un Prussien) ; la seconde, le cygne mécanique de Lohengrin en présence de l’aigle prussien, rapace et bien vivant.