Page:Grand-Carteret - Richard Wagner en caricatures, Larousse.djvu/147

Cette page n’a pas encore été corrigée
141
CARICATURES SUR LA VIE DE WAGNER.

peuple »[1] et Wagner dut à nouveau reprendre le chemin de l’exil, exil doré cette fois, mais qui, chose assez singulière, le condamnait à mener perpétuellement l’existence d’un Juif-Errant de l’art.

Zur Kriegsentschædigung.

Lieber Freund, nehmen sie nicht gar Alles heraus. Lassen sie zur Bestreitung meines Zukunftsconservatoriums auch noch ein paar Gulden drinnen.

Pour indemnités de guerre.

Cher ami, n’emportez pas tout. Laissez au moins quelques Gulden dedans pour mon Conservatoire de l’avenir.

(Punsch, de Munich, 12 août 1866.)

Du reste, éloigné de la Cour, Wagner n’en conserva pas moins son influence auprès de Louis II, toujours plus imprégné des théories et des doctrines nouvelles[2]. Et c’est ainsi que de 1865 à 1870 le théâtre de Munich monta Tristan et Iseult, Les Maîtres Chanteurs composé à l’occasion du mariage d’un prince bavarois,

Rheingold, La Walkyrie.

Rheingold futi d’un accouchement pénible : quinze jours se passèrent entre la répétition générale et la représentation publique. Le chef d’orchestre, alors Hans Richter, s’étant, avec l’assentiment de Wagner, refusé à diriger plus longtemps une œuvre qui lui paraissait mal comprise, et le chanteur

  1. Déclaration du 30 novembre 1865 datée de Hohenschwangau : Wagner quittait Munich le 28 décembre.

    Wagner, à vrai dire, ne fut pas exilé, il fut simplement prié par le roi de bien vouloir s’éloigner pendant quelques mois de la Bavière, soit voyager au dehors. M. von der Pfordten, ministre d’État, déclarait en 1867 qu’aucun décret d’expulsion n’avait été pris contre Wagner, et ne pouvait pas être pris, du reste ; que, d’après la loi bavaroise, il était donc libre de rentrer si bon lui semblait. En janvier 1868, le compositeur rentrait à Munich après s’être promené de Suisse en France ; toutefois, depuis mai 1866, il habita à Triebschen, près Lucerne, d’une façon fixe.

  2. Très certainement, Louis II a dû entreprendre plusieurs fugues auprès de celui qu’il assurait de toute sa faveur au lendemain même de son éloignement. En tout cas, en voici une qui fut mentionnée ouvertement par les journaux :