Page:Grand-Carteret - Richard Wagner en caricatures, Larousse.djvu/143

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
137
CARICATURES SUR LA VIE DE WAGNER.

d’une troisième série de Festspiele, mais délivre-nous de toutes nos charges habituelles. Amen !

Et puisque grâce aux humoristes viennois nous pouvons ainsi passer du grave au plaisant, finissons par une chanson sans rime adaptée au fameux Gaudeamus igitur des étudiants allemands :


Gaudeamus igitur
Wagnéristes dum sumus,
Post jucundam forge de Siegfried[1]
Post famosum Crépuscule des Dieux
Nos habebit humus.

C’est pourquoi vive Richard Wagner,
Vive aussi Monsieur Porgès !
Vivat membrum quodlibet
Qui avec Wagner aveuglément marche
Semper sine souci.

Vivat Wahnfried à Bayreuth
Et qui se trouve in illo.
Vivat les sociétés dites Patronatsverein,
Vivat Joseph Rubinstein
Atque Hans von Bülow !

  1. Il y a dans Siegfried toute une scène, et fort belle, dite de la forge, qui
    a donné naissance au chant du Glaive. Le jeune Siegfried reforge l’épée des
    Dieux, Nothung, ainsi nommée comme étant celle qu’on trouvera dans les
    moments difficiles. Tandis que le soufflet active le feu, que l’acier rougit, que
    le marteau frappe faisant jaillir des fusées d’étincelles, Siegfried [ce rôle, fort
    diflicile, était rempli à l’origine par un jeune étudiant hongrois âgé de dix-neuf
    ans, Gassi-Glatz), chante le très caractéristique chant dont voici quelques
    strophes :

    « Nothung ! Nothung ! enviable épée ! Pourquoi t’es-tu brisée jadis ? Hoho,
    hohei ! souffle, soufflet, souffle la flamme !

    « Un arbre croissait au fond du bois ; je l’ai abattu pour en faire du charbon.
    Hoho ! hohei ! souffle, soufflet, souffle la flamme !

    « Le charbon brûle vaillamment ; il brûle avec une flamme brillante, il jette
    des étincelles. Hohei, hoho ! voici que le fer a fondu… Hoho, hohei ! souffle,
    soufflet, souffle la flamme. »