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les reliefs en compagnie du personnel mâle et femelle.

S’il était un peu saoul en se mettant à table, il l’était bien davantage en sortant. Et je vois là, une des raisons pour lesquelles, sous les narines frissonnantes de Victorine et de la cuisinière, il retira les godillots qu’un État prévoyant lui fournissait. Ensuite il enleva son dolman et se jugea plus à son aise pour les jeux de l’amour.

Dès lors, il devint égrillard et ses mains audacieuses se glissèrent dans l’entrebaîllement d’une jupe que Victorine agrafait par derrière.

Victorine poussa des petits cris et se sauva. Elle avait raison, on ne fait pas ça devant le monde.

Caramel plein d’une amoureuse impatience s’élança sur ses traces. Dans l’obscurité d’un couloir il la rejoignit et le verbe rêveur ordonna :

— Victorine !… Bouge pas !…

Elle s’immobilisa ; c’était son devoir.

Satisfait, heureux, Caramel rigola :

— Sacré Victorine va !

Et sur la croupe il lui donna une claque amicale. C’était la conclusion et le remerciement d’une petite distraction de quelques minutes. Mais la soubrette avait de la prudence, elle proposa :

— Si qu’on s’en allait ?