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Cependant le silence persistait, angoissant, terrible, tragique ; le dragon à force de l’écouter en avait un poinçon au ventre. Et alors, inquiet, troublé, il glissa l’avant-main par l’entrebâillement de la porte.

En réalité, un véritable drame, autant psychologique qu’autre chose, venait de se jouer non loin, en la chambre de Couleuvrine.

Mistress Prickshole, après avoir contemplé durant deux minutes, le dessous d’un sommier rêva d’autres horizons.

Elle vira d’un quart de tour environ et jeta sur l’ensemble de la pièce un regard scrutateur et timide, le même regard que celui du veau atteint subitement de dysenterie au milieu d’un champ de luzerne.

La solitude la tranquillisa, et souriante elle glissa un peton en avant, puis un autre. Enfin doucement, histoire d’avancer, elle frotta son derrière sur le plancher rugueux.

Ainsi elle atteignit l’espace, la liberté, en l’occurrence, un pied carré de chambre. Alors elle se dressa, souveraine et impavide.

La main caresseuse, elle palpa son arrière-train rougi par le contact du bois réglementaire, ensuite, elle regarda son nombril et sans crainte de se tromper, reconnut :

Dear me !… Je suis ’core toute nue !… bare like a blade !

Cette constatation la rendit nerveuse, sa