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pondéré, s’il soulevait la queue doucement, comme un honnête cheval, Caramel accourait avec sa pelle et recevait en icelle le précieux engrais. Ensuite il avait une tape amicale pour la croupe du frère inférieur et le complimentait :

— T’es un bon cochon ! J’le dirai à la cantinière, qu’est une bonne cochonne !

Hélas, dans l’écurie, au moment où commence cette histoire véridique, des petits tas pailletés d’or s’alignaient en une file réglementaire et bien ordonnée.

Caramel avait perdu ses esprits ; il méprisait la pelle et le balai.

Bien mieux, il se grattait la région occépitale de la sénestre et la fesse de la dextre, ce qui signifiait qu’il réfléchissait. Enfin il conclut, avec extase :

— Tout c’tas d’poules dans les chambrées, nom… de D… !

Cette supposition lui donnait des visions paradisiaques et des rêves aphrodisiaques.

Il ne put résister à l’empire des sens et abandonna sans remords, le poste glorieux de garde d’écurie.

Il fila par le premier corridor qu’il rencontra sur son chemin. Mais il est bien rare qu’un corridor ne mène point à un autre corridor. D’où il résulte que de corridor en corridor,