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LES GAÎTÉS D’UN PANTALON


qui vous parle, j’ai connu l’ miel de ses baisers… V’ pouvez pas vous figurer comme il est galant, pour les p’tites choses de l’amitié.

Mme Cayon battit en retraite avec horreur :

— Oh ! Pouah !

L’autre la poursuivit :

— Voui… s’ra un jour décoré, vous m’entendez ; s’ra d’ l’Académie et propriétaire à Juvisy, et il aura une salle de bain… Quand on sait y faire, avec le sexe, on reste jamais dans la purée…

Découragée, Mme Cayon reprit le chemin de la rue Popincourt.

— Un ivrogne ! Un coureur de cotillon ! Un homme qui vous introduit dans l’erreur en disant qu’il gagne des sommes fabuleuses ! Un homme qui chante « Ferme tes jolis yeux » en chemise !

Sur le pas de la porte, Léa l’attendait anxieuse :

— D’où qu’ tu d’ viens ?

La mère eut un geste sévère :

— Ce monsieur Soiffard n’est pas pour toi… t’épouseras l’ charbonnier.