— Une ruche ici ! Une vraie ruche !
Bonasse, un sourire diplomatique, fleurissant ses lèvres exsangues, elle interpella le promeneur :
— Dites donc, brave homme, vous connaissez p’t’être M. Soiffard ?
L’autre retira sa casquette et s’essuya le front, geste commun à tous les travailleurs organisés et conscients.
— Si j’ l’ connais, y en a pas deux comme lui pour siffler l’ mandarin curaçao !
Mme Cayon, interloquée, s’approcha :
— Mandarin curaçao ?
L’homme la considéra d’un œil mauvais :
— D’abord, pourquoi qu’ vous me d’mandez ça, si vos intentions sont pures ?
La mère se redressa :
— C’est l’ fiancé d’ ma fille, alors vous comprenez, j’ veux m’ renseigner.
— Alors, y a pas d’ mal. Et comme ça, François Fard va s’ marier ? Pourvu qu’ sa moitié soit d’attaque comme lui.