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VOIX MYSTÉRIEUSES


sommier un aboiement formidable qui se répercuta à travers les ressorts.

Les deux femmes tressaillirent ; poitrine contre poitrine, elles s’étreignirent fébrilement, sentant déjà aux mollets la morsure aiguë d’un caniche irrité.

François, terrifié, s’aplatit davantage :

— Mince, v’là qu’il y a un cabot dans l’appartement, pourvu qu’il vienne pas fourrer son sale nez par ici.

Il attendit, se faisant minuscule au ras du sol, le ventre au frais contre le parquet.

Joseph avait espéré mieux de son subtil stratragème :

— C’est pas assez fort… J’ vas faire le lion du jardin des plantes.

Se pinçant les narines de deux doigts, les lèvres largement écartées, il émit un grognement d’abord très doux, mais qui s’enfla au point d’en secouer le sommier lui-même.

Mme Cayon s’enfuit jusqu’au placard de l’antichambre, considérant que la maison était