Page:Grammont - Petit traité de versification française, 1908.djvu/53

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qui sépare les deux hémistiches ne peut pas être déplacée : elle tombe obligatoirement après les six premières syllabes et coupe le vers en deux parties égales comme nombre de syllabes et comme durée. La durée de chaque hémistiche est la moitié de la durée totale. Chaque demi-vers est aussi divisé en deux parties ou mesures, se terminant chacune sous un temps marqué ou accent rythmique. Il est trop évident que si chacune des quatre mesures a trois syllabes, sa durée est approximativement égale au quart du temps total ; mais le nombre des syllabes de chaque mesure peut varier de 1 à 5.

Les exigences du rythme et le débit des vers. — Or le rythme est produit par le retour à intervalles égaux des quatre temps marqués, et, si l’un des intervalles était plus court ou plus long que les autres, le rythme serait détruit.

Les exigences du rythme obligent donc à ralentir le débit des mesures qui ont moins de trois syllabes et à accélérer celui des mesures qui en ont plus de trois.

Ces changements de vitesse ne sont pas tels que les mesures deviennent mathématiquement égales, car les vers ne se récitent pas au métronome. Mais ils sont suffisants pour être sensibles, et pour que les temps marqués paraissent à l’oreille tomber à intervalles égaux.

Utilisation des changements de vitesse. — Puisque ces ralentissements ou ces accélérations sont sensibles, il est évident qu’ils sont propres à être utilisés pour produire certains effets ; ils peuvent avoir un emploi artistique.

Les vers à allure égale. — Le vers coupé en quatre tranches égales, exigeant avec sa belle régula-