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L’ALEXANDRIN CLASSIQUE


Définition du rythme. — Le rythme est constitué dans toute versification par le retour à intervalles sensiblement égaux des temps marqués ou accents rythmiques.

L’alexandrin devient un vers rythmique. — Avant l’époque classique, l’alexandrin n’avait pas à proprement parler de rythme. C’était un vers syllabique, composé de deux membres ou hémistiches. À l’origine ces deux membres étaient nettement séparés l’un de l’autre par une pause ou césure. Mais quand la césure, par des affaiblissements successifs, fut devenue, comme on l’a vu p. 18, une simple coupe, il put y avoir dans le vers d’autres coupes aussi nettes que celle-là et d’autres accents toniques aussi forts ou même quelquefois plus forts que celui de la sixième syllabe.

Avant Corneille, personne, à part peut-être Régnier, ne se souciait de la place des accents toniques dans l’intérieur des hémistiches. Mais quand la coupe de l’hémistiche ne se distingua plus des autres que