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PAUL. — LÉGENDE D’AARON DE SAROUG.

(plein) d’un zèle divin, alla au théâtre. Le juge vint aussi au théâtre comme pour faire périr et faire tuer méchamment les chrétiens qui y étaient. Le saint demanda au juge et au peuple : « Qu’ont-ils fait de mal pour que vous vouliez les tuer ? » Ils lui dirent : « C’est parce qu’ils ont avec perfidie fait mourir cet homme. » Il leur répondit : « Ils ne l’ont pas fait mourir, c’est la colère divine qui l’a frappé et il est mort. » Ils lui dirent : « La colère divine fait donc mourir les païens ? » Le saint leur répondit : « Oui ; eux et leurs dieux. » Or il y avait dans le théâtre une pierre (une statue) qui était très grande et dont le nom était Zeus ; aussitôt que le saint eut prononcé le nom de Dieu, ce dieu des païens tomba et fut brisé. Les païens se jetèrent sur le saint, le saisirent, le frappèrent douloureusement et ils disaient : « Cet homme est un magicien. » Puis ils prirent le saint et le conduisirent près des chrétiens pour les faire périr ensemble. Ces chrétiens se prosternèrent, le saluèrent et dirent : « Nous savons que tu es un serviteur de Dieu, mais montre à notre occasion la puissance de Dieu, car voilà que nous mourons sans avoir commis de faute. » Le saint leur répondit : « Que la volonté du Seigneur soit faite » Puis le saint appela l’un des païens et lui dit : « Si je t’adjure par Dieu, tu ne m’écouteras pas ; je t’adjure donc par