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AVERTISSEMENT



Quels sont les plus anciens monuments écrits du christianisme ? de quelle époque datent-ils, d’où proviennent-ils et quel est leur caractère ? quels sont les renseignements historiques qu’ils nous donnent ?

Voilà les questions auxquelles nous nous sommes proposé de répondre dans ces pages. C’est maintenant, seulement depuis quelques années, qu’il vaut la peine d’entreprendre un travail tel que le nôtre ; car la réponse aurait été tout autre si nous avions eu la même tâche avant les grandes découvertes des dernières années. Jusqu’à nos jours en effet, les plus anciens monuments écrits du christianisme étaient les vieux manuscrits de la Sainte Écriture, volumes de parchemin datant, probablement, du ive ou du ve au vie siècle, dont la date précise est discutée, et qui ont été écrits à une époque où la liberté et la victoire du christianisme étaient acquises. Mais la littérature chrétienne avant l’empereur Constantin, à l’époque des persécutions, datant des premiers siècles, n’avait pas laissé la moindre trace : aucun fragment des exemplaires de la Sainte Écriture ou d’autres ouvrages littéraires, aucun fragment d’un acte relatif aux chrétiens, aucun original d’une lettre chrétienne n’avait survécu ; toute notice écrite du nom de Jésus-Christ avait disparu.

Ce fait fut causé, en première ligne, par la fragilité du papyrus, c’est-à-dire de la feuille sur laquelle on a écrit le plus ordinairement dans l’antiquité gréco-romaine ; le papyrus servait en effet à la tradition et conservation des pensées humaines et de leur forme visible, qui sont les mots écrits, comme aujourd’hui le papier, et au moyen âge le parchemin. Des milliers de livres, des myriades d’actes publics et privés