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INTRODUCTION.

Ajoutons que si, dans l’Evangile de Nicodème, nous trouvons des phrases hébraïques interprétées en grec, de semblables traductions, s’appliquant, cette fois, à la langue céleste, se rencontrent sans cesse ici[1]. Il est vrai qu’Origène a beaucoup insisté sur ces fragments de langues inconnues, usitées jusque dans les incantations, etc. Mais Origène était devenu, lui aussi, un gnostique, et admettait des puissances célestes, des dieux païens, pouvant se convertir, de véritables éons analogues à ceux de notre Évangile de saint Barthélémy et des documents valentiniens.

Comme l’Évangile de saint Barthélémy, du reste, il croyait à la conversion et à la libération des damnés.

Dans notre texte, Jésus les emmène tous au ciel, excepté Caïn, Judas et Hérode. L’histoire de la mort de Judas est ici fort curieuse. On remarquera aussi la distinction nettement établie entre Marie, sœur de Marthe, et Marie Madeleine à propos du récit de la résurrection et de l’entrevue de la mère du Sauveur avec son Fils.

Pour cette entrevue même et la substitution de la Sainte Vierge Marie à Madeleine l’auteur s’est inspiré de l’Évangile des douze Apôtres, certainement de beaucoup antérieur[2].

E. Revillout.

  1. Nous avons aussi un fragment où de semblables intercalations en langue céleste ont été ajoutées au récit de la passion que donnent les Acta Pilati en s’inspirant de saint Luc. Je me suis demandé un instant si l’Évangile de saint Barthélémy n’avait pas emprunté cette page aux Acta en la grossissant. Nous aurons à revenir sur cette question dans le prochain fascicule.
  2. Nous avons indiqué en note (page 195) les raisons qui nous faisaient ajouter, en appendice de Évangile de saint Barthélemy, deux fragments très douteux aussi. Les deux seuls fragments certains sont ceux que nous indiquons dans le texte de cette préface ; mais d’autres paraissent avoir été utilisés par de sermonaires dont nous parlerons.