Page:Graffigny - Lettres d'une Péruvienne.djvu/98

Cette page a été validée par deux contributeurs.

aime, ou bien, je vous promets d’être à vous, la joie se répand sur son visage, il me baise les mains avec transport, & avec un air de gaieté tout contraire au sérieux qui accompagne l’adoration de la Divinité.

Tranquille sur sa Religion, je ne le suis pas entierement sur le pays d’où il tire son origine. Son langage & ses habillemens sont si différens des nôtres, que souvent ma confiance en est ébranlée. De fâcheuses réflexions couvrent quelquefois de nuages ma plus chere espérance : je passe successivement de la crainte à la joie, & de la joie à l’inquiétude.

Fatiguée de la confusion de mes