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pressions pour te peindre l’excès de mon étonnement, & le mortel désespoir qui m’a saisie en ne découvrant autour de moi que ce terrible élément dont la vûe seule fait frémir.

Mon premier coup d’œil ne m’a que trop éclairée sur le mouvement incommode de notre demeure. Je suis dans une de ces maisons flotantes, dont les Espagnols se sont servis pour atteindre jusqu’à nos malheureuses Contrées, & dont on ne m’avoit fait qu’une description très-imparfaite.

Conçois-tu, cher Aza, quelles idées funestes sont entrées dans mon ame avec cette affreuse connoissance ? Je suis certaine que l’on