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trables sans le secours de notre propre volonté. Je crains quelquefois que ces Sauvages curieux ne découvrent les réflexions désavantageuses que m’inspire la bizarrerie de leur conduite,

Un moment détruit l’opinion qu’un autre moment m’avoit donné de leur caractere. Car si je m’arrête aux fréquentes oppositions de leur volonté à la mienne, je ne puis douter qu’ils ne me croyent leur esclave, & que leur puissance ne soit tyrannique.

Sans compter un nombre infini d’autres contradictions, ils me refusent, mon cher Aza, jusqu’aux alimens nécessaires au soutien de la vie, jusqu’à la liberté de choisir